Gérer la reprise et les futures compétitions : les deux défis de taille du déconfinement pour Creuse Oxygène

Le club creusois vient de reprendre ses activités en petit groupe. Les 150 licenciés vont pouvoir chevaucher à nouveau leurs vélos. Les mois qui viennent s'annoncent très chargés

Alain Menut est encore plus speed que d'habitude. Son débit adopte l'allure d'une mitraillette. Sur tous les fronts, au téléphone ou derrière son ordinateur, le président de Creuse Oxygène gère le redémarrage. Pour l'instant tout se passe bien. Des tests ont été menés mercredi 20 Mai et samedi dernier sur des petits groupes. 6 à 7 jeunes et le moniteur, pas plus. Et pas de problème pour adopter les gestes barrières.

Même les jeunes de 14/15 ans qui sont en mode, je sais tout, d’habitude n’ont pas de mal à appliquer les consignes de sécurité, se félicite Alain Menut.

Le redémarrage est progressif

Interdiction donc de cracher. Douche obligatoire pour le cycliste et le vélo en arrivant. Pas question de prêter sa gourde. Tant pis si elle a été oubliée.

Après deux mois de confinement, la charge des premiers entrainements a été adaptée. Les sessions durent normalement deux heures et demie. Mais après deux mois sans rien faire, les jeunes tirent la langue au bout d’une heure. Des exercices avaient bien été préconisés par la fédération mais tous n’ont pas pu les pratiquer chez eux. Pas facile quand on habite dans 40 mètres carrés.

Le club pourrait porter l’effectif de ses groupes jusqu’à 9 jeunes. Plus, peut-être, dans les prochains jours si les règles sont un peu assouplies par le premier ministre. Pour l’instant seules les cadets et les minimes vont reprendre. Les plus jeunes devront attendre.

C’est sûr que ça génère de la frustration, nous avons 150 licenciés et pour l’instant très peu vont pouvoir reprendre. Nous les appelons individuellement pour savoir s’ils sont disponibles. Nous allons voir dans les jours qui viennent. Si le premier ministre assouplit, nous pourrons peut-être faire tourner tout l’effectif. On espère accueillir à nouveau tout le monde normalement en septembre, explique le président.


Pas de cyclisme sur route

Une catégorie cependant n’est pas remontée en selle : la route.

Impossible pour le moment. Avec un groupe de 10, le peloton s’étire sur 100 mètres. Il faut 10 mètres d’écart entre chaque coureur. Impossible à doubler pour les voitures. C’est beaucoup trop dangereux

Là encore il va falloir attendre que les règles s’assouplissent.  

Le défi des compétitions

En attendant ce qui donne le vertige au président, c’est que toutes les compétitions reportées vont avoir lieu en août, septembre et octobre. A la clef, un effort humain considérable. Pour les cinq salariés permanents du club qui vont devoir tout organiser en un temps record. On parle ici des déplacements dans toute l’Europe avec des manches de coupe d’Europe ou coupe du monde en Autriche, République Tchèque, Italie... Pas plus loin puisque l’union cycliste internationale a décidé de limiter les déplacements au sein des frontières européennes. Effort considérable aussi pour les sportifs qui vont avoir une compétition tous les week-ends à partir du mois d’août.

Pour les élites, je ne sais pas comment on va faire, ça va être très très difficile. C’est un effort colossal pour le club. Pour les lycéens, c’est une grosse charge de travail qui se profile en septembre. Alors même qu’ils devront aussi assurer la rentrée des classes. Mais bon, vous nous connaissez, on sera au rendez-vous

Même s’il faudra quand même se résoudre à faire des choix, Alain Menut veut rester optimiste.


Surmonter le choc économique

Pourtant le coup dur a été rude pour le club creusois. Tous les évènements organisés ces derniers mois ont été annulés. Une manne financière qui fait défaut.

« Quand on perd 40, 50 ou 60 000 euros on sait qu’on ne les rattrapera jamais. C’est toute la dynamique économique qui est en jeu. 2020 va être dure. Mais ce qui m’inquiète encore le plus c’est 2021. Que vont devenir nos partenaires privés ? Comment tout ça va être géré dans le public ? Il va falloir être forts » selon Alain Menut.

Perspective plus joyeuse à l’horizon : la manche de coupe de France que Guéret devrait accueillir l’an prochain. Et surtout les jeux olympiques de 2024 en France. Ceux–là ne devraient pas être décalés.  Le club compte obtenir pour Guéret le label olympique pour en faire une ville d’accueil pour l’entrainement des équipes VTT. Les perspectives d’être choisi sont plutôt bonnes…
En attendant Alain Menut, alias monsieur 100 000 volts, repart passer des coups de téléphone. Il faut organiser l’entraînement de samedi.

 
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