Grêle en Creuse : l’indemnisation des éleveurs s’annonce compliquée

Des nombreuses exploitations agricoles ont été endommagées lors des averses de grêle du 4 juin 2022. L'état de catastrophe naturelle sera difficile à faire reconnaître. Le ministre de l'agriculture a promis un plan d'indemnisation spécial.

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Heureusement, aucune perte n’est à déplorer parmi les animaux qui se trouvaient tranquillement dans les champs. Au lendemain de l’averse de grêle, les éleveurs ont cependant trouvé leurs vaches hagardes et quelque peu apeurées. Pascal Lerousseau, président de la chambre d’agriculture de la Creuse explique : “Elle se sont pris des grêlons sur le bout du nez pendant 20 à 25 minutes. Quant aux brebis, elles n’étaient heureusement pas encore tondues et n’ont pas été blessées”

L’averse a débuté le samedi 4 juin vers 18 heures. Large d’une bonne quinzaine de kilomètres, le couloir de grêle s’est abattu sur le sud de la Creuse, touchant durement les communes de Dontreix, Féniers ou encore Clairavaux.   

Dégâts impressionnants 

Les stabulations recouvertes de plaques en fibrociment ont été trouées de partout. 

Les pompiers sont débordés. Ils ne se déplacent que pour bâcher la toiture des maisons d’habitation. Il ne se rendent que rarement dans les entreprises ou exploitations agricoles. A l’heure actuelle, ils totalisent 450 interventions. 

Alors, les éleveurs ne peuvent compter que sur eux-mêmes pour bâcher leurs étables en attendant le passage de l’expert des assurances.  

Ils couvrent provisoirement quand c'est possible, car les bâches manquent cruellement en ce moment. Si vous en avez qui ne vous servent pas, n’hésitez d’ailleurs pas à les prêter. 

Des champs entiers de fourrage ou céréales ont été dévastés. Si le maïs a des chances de repartir, le blé devra être fauché. Il faudra en acheter à l’automne pour nourrir le bétail. Il coûte déjà 400 euros la tonne et il est probable que son cours augmente encore dans les semaines à venir en raison de la guerre en Ukraine. 

Les animaux auront aussi besoin de paille pendant l'hiver. Et rien ne garantit à cette heure que la récolte sera suffisante.  

Indemnisations 

Pour Ludovic Peyrat, éleveur à Feniers, “il faut absolument que la zone soit reconnue en catastrophe naturelle. La conjoncture est déjà tendue avec le prix des aliments, des engrais, du carburant et j’en passe.” 

Cet état de catastrophe naturelle concerne les bâtiments.

Ce mercredi 8 juin en fin d’après-midi, le petit monde agricole creusois va tenter de convaincre la préfète du département lors d’une réunion.  

Mais Virginie Darpheuille risque d’être confrontée à une difficulté. En effet, l’état de catastrophe naturelle ne peut être décrété que dans certaines situations détaillées dans ce texte relatif à l’état de catastrophe naturelle.. La grêle n'en fait théoriquement pas partie. Les fortes rafales de vent peuvent entrer dans la liste. Les discussions vont porter sur ce point. 

Concernant les cultures détruites, les agriculteurs sont très rarement assurés pour une raison de coût.

Il serait nécessaire qu'une calamité agricole soit reconnue. Mais ce régime  concerne essentiellement les prairies ou les bottes de foin stockées. Pour envisager une indemnisation, il faudrait que 30% du fourrage soit détruit au minimum.

Reste le plan d’indemnisation spécial promis par Marc Fesneau, nouveau ministre de l’agriculture, lors d’un déplacement en Gironde il y a quelques jours. Rien n’a été précisément annoncé à l’heure qu’il est. Selon nos informations, une réunion interministérielle est prévue cette semaine.  

Nos agriculteurs sont en première ligne face au défi climatique et nous serons à leurs côtés. Il en va d’un enjeu primordial pour notre pays, celui de sa souveraineté alimentaire .

Marc Fesneau, ministre de l’agriculture  

La marge de manœuvre du ministre 

Marc Fesneau a rappelé les leviers qu’il peut actionner pour venir en aide aux agriculteurs à court moyen, et long terme :  

Des prêts garantis par l’Etat pourraient être accordés pour pallier les trésoreries défaillantes. 

Le système d’assurance récoltes pourrait être réformé pour mieux couvrir les besoins à un tarif acceptable, avec 300 M d’euros de solidarité nationale en plus par an. 

Quand c’est possible, des systèmes de prévention résilients supportant les aléas climatiques, pourraient être mis en place.  

Réparations compliquées 

Les agriculteurs creusois s’inquiètent enfin de voir leurs bâtiments rester endommagés pendant une très longue période. Car une fois que les experts en assurance seront passés, il faudra les réparer. Il y a de l’amiante dans les plaques en fibrociment. Il est donc nécessaire de faire appel à une entreprise spécialisée. Or, il y en a une seule en Creuse. Elle se situe à Aubusson.  

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