Aujourd’hui, la laine des moutons du département est vendue à perte sur le marché chinois. Des éleveurs veulent créer une nouvelle filière locale pour changer la donne.
Pascal Picaud, éleveur et président de la section ovine d'une coopérative, a fait ses comptes : "La laine classique nous est payée entre 10 et 15 centimes le kilo. Le tondeur prend 1 euro 80. Avec deux kilos de laine par brebis, je perds 1,50 € par animal. Mais sanitairement, il faut tondre… "
L’enjeu est posé, mais comment faire face ? Avec le soutien d’une association de promotion de la laine et celui de la région, la coopérative veut créer une nouvelle filière locale. En effet, aujourd’hui, la laine est destinée au marché chinois, qui se tourne de plus en plus vers la Nouvelle-Zélande et l’Australie. En France, peu d’entreprises sont capables de la valoriser.
Du mouton au tapis
Le projet prévoit donc de collecter la laine en Creuse. Elle sera ensuite lavée en Haute-Loire, avant d’être filée à Felletin. Pour finir, la laine sera utilisée pour confectionner des tapis et des tapisseries d’Aubusson. Actuellement, ces tapisseries sont réalisées avec de la laine étrangère…
L’objectif est aussi d’obtenir une IGP, la fameuse Indication géographique protégée. Pascal Picaud résume : "Ce sera né-élevé-transformé en Creuse. Ce sera bien d’avoir une filière complète creusoise sur un produit d’exception comme les tapis et les tapisseries d’Aubusson."
Le projet va mobiliser dans un premier temps cinq élevages du département, mais il ne demande qu’à prendre de l’ampleur.