Les élus de l’agglomération du grand Guéret sont inquiets. Le débit des captages d’eau potable est deux fois plus faible que l’an dernier à la même époque. Des travaux importants sont envisagés pour mutualiser la ressource.
50 captages d’eau alimentent la ville de Guéret. Sur ces derniers, le débit était de 2400 m³/jour lors de l’avant dernière semaine de 2021. Cette année, il n’est que de 1240 m³/jour pour la même période pour un besoin moyen de 3000 m³/jour.
Si bien que Nicolas Bernard, directeur des services techniques de l’agglomération du grand Guéret alerte : «C’est un problème. On est obligés de prendre l’appoint sur la rivière Gartempe. A cette période, tous les captages devraient se recharger. »
Si la pluie ne tombe pas abondamment dans les prochaines semaines, l’eau potable se fera très rare à partir du printemps prochain sur tout le territoire de la préfecture de la Creuse.
Fuites
Pour que les réserves d’eau potable ne se vident pas inutilement, il est nécessaire de traquer les fuites dans les canalisations. Ces dernières engendrent une perte de 8000 m³/jour pour l’ensemble du département, soit 3 fois la consommation de Guéret.
On travaille à la réfection partielle des canalisations qui ont entre 50 et 70 ans. Elles sont usées et fragiles.
Jacques Velghe, vice-président de l’agglomération du grand Guéret chargé de l’eau
Un super syndicat
Dans certains villages, l’eau potable est abondante. Dans d’autres secteurs, elle est rare.
La Creuse a une particularité. Elle comprend en tout 26 syndicats des eaux pour 116 000 habitants.
Pour que la ressource soit gérée de manière cohérente, l’agence de l’eau s’est appuyée sur le conseil départemental pour pousser à la création d’une nouvelle structure.
5 syndicats des eaux, ainsi que l’agglomération de Guéret ont déjà adhéré à cette dernière, soit 60 % des abonnés creusois.
Pour 100 millions d’euros sur 10 à 15 ans, il s’agira d’installer des tuyaux entre les villages pour mutualiser la ressource en eau potable. Ces travaux seront largement subventionnés par l'Etat et l'agence de l'eau. Malgré tout, les creusois doivent s'attendre à une augmentation du prix de leur eau dans les prochaines années.
Thierry Gaillard, vice-président du conseil départemental chargé de l’environnement explique : « Nous allons interconnecter les réseaux pour pouvoir alimenter les zones les plus défavorisées. Et puis nous avons aussi identifié la possibilité de nouvelles prises d’eaux en rivière ou dans des retenues».
Si ces travaux n’étaient pas réalisés, certains petits coins de Creuse pourraient devenir inhabitables dans les prochaines années, leurs sources étant définitivement taries.