Nichée dans l'église de Saint-Sulpice-le-Guérétois (Creuse), cette œuvre d'art de 1844 est en piteux état. En lice pour le concours du Plus grand musée de France, il a besoin des votes des internautes pour remporter une aide de 8 000 euros nécessaire à sa restauration.
Juste à côté de Guéret, la petite église XVIIe de Saint-Sulpice-le-Guérétois (Creuse) abrite un petit trésor bien mal en point. Sur l'un de ses murs, une toile représentant une vierge à l'enfant, peint en 1844, se décolle peu à peu de son cadre et menace de chuter.
"Cette toile présente d'importantes crevaisons et un réseau d'écailles et de craquelures lui aussi important, avec des soulèvements de peintures. À terme, ça risque de tomber, soutient Géraldine Thévenot, conservatrice des antiquités et objets d’art. C'est un problème récurrent dans les églises, où le taux d'humidité est important."
Inscrit aux Monuments historiques
L’œuvre est en lice pour le concours du Plus grand musée de France, organisé par la fondation pour la Sauvegarde du patrimoine français pour restaurer du mobilier historique partout en France. En Nouvelle-Aquitaine, trois œuvres abîmées ont été présélectionnées en Creuse donc, mais aussi en Dordogne (le retable de la visitation de Montagnac-la-Crempse) et en Corrèze (la mise au tombeau et le retable majeur de l'église de Saint-Augustin). Un seul de ces dossiers bénéficiera de 8 000 euros d'aide à la restauration.
"Actuellement, nous sommes en dernière position, troisièmes. La Corrèze a fait une belle remontée, grimace Nathalie Riboulet, la présidente de l’association pour la protection et la valorisation du patrimoine. Mais je suis sûre que ça va venir, il faut que les gens votent, c’est ça qui fera la différence".
C’est le tableau de La Vierge à l’enfant Jésus, 1844 de Jules Guichard d’après l’œuvre de carlo maratta dont l’original est conservé au palais pontifical à Rome.
Nathalie Ribouletprésidente de l’association pour la protection et la valorisation du patrimoine
Le devis demandé par la municipalité s’élève à plus de 16 000 euros. Inscrit au titre des Monuments historiques depuis 1978, le tableau peut aussi prétendre à des aides de l’État, à hauteur de 40%. Le reste est à la charge de la commune. "C’est un bâtiment communal, donc il appartient à la commune de l’entretenir comme n’importe quel autre bâtiment communal," constate Jean-Claude Labesse, le premier adjoint à la mairie de Saint-Sulpice-le-Guérétois, en charge des travaux et du patrimoine.
Il poursuit : "Ce qui nous préoccupe un peu, c’est à l’occasion de cérémonies non anticipées comme les obsèques : l’accueil n’est pas digne ou respectueux pour les familles et personnes amenées à fréquenter l’édifice."
Ce pan d’Histoire creusois sera-t-il sauvé ? Le résultat du vote sera connu le 22 mars prochain.