A Tercillat dans la Creuse, le feu vert donné par la préfecture de la Creuse au projet d'extension d'une porcherie de 500 porcelets à 1 000 animaux suscite l'incompréhension d'élu et de riverains. Ils dénoncent le modèle et ses conséquences sur l'environnement.
Dans le hangar du GAEC JAMET à Tercillat, 500 porcelets. Le projet des exploitants de cet élevage est d'accueillir 1 000 porcelets. Après une enquête publique pendant laquelle les riverains se sont exprimés, l'autorisation de l'extension vient d'être donnée par la préfecture de la Creuse.
C'est l'incompréhension pour celles et ceux qui dénoncent un modèle économique d'un autre temps, notamment un couple installé depuis 2014 à 300m de l'exploitation agricole. "Je ne sais pas si l'enquête publique a servi à quelque chose, ça n'a pas pesé dans la décision de la Préfète. La région lui donne 70 000€ pour un système d'élevage que toute la France condamne" dénonce Christophe Buteux riverain et membre du collectif citoyen creusois l'échalier.
La crainte de ces riverains est également l'épandage du lisier. Tout autour de leur maison se trouvent les terres de pâture sur lesquelles va s'épandre le lisier de l'élevage.
La préfecture précise que la décision d'enregistrement est intervenue à l'issue d'une procédure réglementaire et après un avis favorable rendu par le conseil départemental de l'environnement, des risques sanitaires et technologiques. Une décision qui laisse perplexe Valérie Roget, la maire de la commune voisine, impactée par la zone d'épandage de l'élevage concerné : "On a le sentiment que le nord Creuse va être voué à ce genre d'élevage intensif et qu'on ne profitera absolument pas du tourisme vert dont on parle tant".
La plantation de haies et l'utilisation d'un produit chimique pour réduire les nuisances olfactives sont des mesures préconisées par la Préfète de la Creuse, dans son arrêté du 15 janvier dernier. "Comme dans tout projet, il y a des opposants et des gens favorables, il faut que tout le monde discute. Aujourd'hui il y a une règlementation, elle doit être appliquée et si on doit aller un peu plus loin pour imposer des choses par rapport à l'environnement, pourquoi pas, je pense que l'agriculteur n'est pas hostile à s'adapter aux revendications", explique Christian Arvis, président de la FDSEA Creuse.
Le compromis semble cependant encore loin de portée. Depuis 2015, la Creuse compte 11 élevages de porcs.
Incompréhension autour d'une extension autorisée d'une porcherie dans le nord de la Creuse - Reportage de Marine Guigné et Louis Claveau