Le 14 février 2023, 122 anciens salariés de GM&S ont attaqué Renaud et Peugeot devant le tribunal de Guéret en Creuse. Les deux constructeurs n’auraient pas respecté leurs obligations en matière de commandes entre 2014 et 2016.
La salle d'audience est comble. Accompagnés de leur avocat, maître Jean-Louis Borie, 122 salariés de l’usine GM&S de la Souterraine ont attaqué les deux mastodontes de l’automobile PSA et Renault pour « abus de position dominante » le 14 février devant le tribunal de grande instance de Guéret en Creuse.
Entre 2014 et 2016, Peugeot et Renault sont soupçonnés d’avoir demandé à d’autres sous-traitants de fabriquer les mêmes pièces de GM&S. Ce qui aurait conduit l’entreprise de la Souterraine à la faillite et au licenciement de 157 salariés.
Selon Patrick Brun, délégué syndical CGT, "tout a été planifié pour que le couperet finisse par tomber. On s’est rendu compte que certaines de nos pièces étaient fabriquées ailleurs et que notre production baissait".
"Les salariés mettent en cause la responsabilité de Peugeot et Renault en considérant que les deux groupes ont contribué à la faillite du site de GM&S entre 2014 et 2016.", selon Maître Jean-Louis Borie, avocat des ex GM&S.
Pour eux, les engagements de commandes pris en 2014 n’ont pas été tenus.
Maître Jean-Louis Borie, avocat des ex GM&S.France 3 Limousin
Les ex-GM&S demandent réparation : 80.000 euros en faveur des salariés licenciés et 20.000 euros pour ceux toujours au sein de l’usine. L’avocate Julie-Elena Niels explique : " Il y a à la fois ceux licenciés qui ont perdu leurs emplois, et sont pour certains en situation complexe dans le bassin creusois. Mais il y a aussi le préjudice de ceux qui ont été repris par LSI, car tous ces gens ont été dans l’attente pendant des mois."
Sollicités, les avocats des deux constructeurs n’ont pas souhaité répondre à nos questions.
Au-delà de la reconnaissance, les ex-salariés espèrent que la décision du tribunal fera jurisprudence.
Le délibéré sera rendu le 23 mai prochain