Les salariés sont inquiets du fait de la diminution de la trésorerie de leur entreprise. Le PDG ne nie pas les difficultés. Mais l’Etat continue à soutenir le projet.
Tout a commencé par une réunion téléphonique entre les représentants du personnel de LSI (ex-GM&S) avec deux fonctionnaires du ministère de l’économie et des finances le mercredi 9 décembre 2021 vers 14 heures.
Selon Patrick Brun, délégué du personnel CGT chez LSI, il s’agissait de “faire le point sur la pérennisation du site de le Souterraine”.
Nous n’avons appris qu’une seule chose : le PDG de notre entreprise s’apprête à déposer le bilan. Apprendre une telle nouvelle de Bercy nous a fortement énervés. C’était à Alain Martineau, le PDG, de venir le dire aux salariés.
Patrick Brun, délégué CGT chez LSI
Dès la fin de l’entretien, les représentants du personnel ont convoqué une assemblée générale : “Les salariés ont très mal réagi. C’est dégueulasse et inadmissible. En 2017, Alain Martineau nous a dit qu’il venait sauvegarder 120 emplois, et pas pour licencier 157 personnes”.
“Je ne souhaite pas déposer le bilan”
Joint par nos soins, Alain Martineau, PDG du groupe GMD, propriétaire de LSI à la Souterraine, se veut beaucoup plus nuancé. S'il ne nie pas les difficultés de son entreprise, il dément vouloir déposer le bilan : “La situation de LSI est mauvaise depuis des années. Il faut trouver du travail alors que le site souffre de la crise des composants. Nous produisons des pièces pour des véhicules dont la production va s’arrêter. D’autre part, l’usine de La Souterraine est située loin des constructeurs qui préfèrent avoir leur sous-traitant à proximité. Je n’ai pas dit à Bercy que j’avais l’intention de déposer le bilan et ce n’est pas mon genre de faire des menaces. L’objectif pour les prochaines années est de trouver de nouvelles commandes, et nous aurons des difficultés que si nous n’y arrivons pas”.
Ce qu’en dit Bercy
Nous avons pu contacter les fonctionnaires qui ont participé à la réunion téléphonique avec les représentants du personnel LSI.
Pour eux, le dépôt de bilan n'a pas été abordé directement. Néanmoins, on a bien parlé de la trésorerie de l’entreprise : ”Les salariés sont inquiets car ils savent que LSI perd de l’argent tous les mois. En début d’année prochaine, on arrivera à une impasse et tout le monde sait ce que ça signifie”.
Mais selon le fonctionnaire de Bercy, l’Etat va garantir la survie de LSI à court et moyen terme pour éviter un nouveau plan social : “l’Etat est prêt à pérenniser le projet pendant encore quelques années. Chaque emploi industriel en Creuse est important.”
La moyenne d’âge des salariés de LSI est de 55 ans.