Une quarantaine d'agriculteurs venus de toute la France ont visité mercredi 11 août 2021 l'exploitation creusoise de Jouany Chatoux qui produit du chanvre "bien-être" ou CBD depuis trois ans et souhaite développer une filière d'exploitation.
Au sud-est de la Creuse, Jouany Chatoux est un fervent défenseur de la production de chanvre ou cannabis "bien-être" disponible dans un nombre croissant de boutiques en France. Le gérant de la ferme de Pigerolles produit ce chanvre sur une trentaine d'hectares et vend des produits, dans un certain flou juridique. Cette culture intéresse désormais de nombreux agriculteurs d'après lui.
A peu près 600 agriculteurs se sont lancés sur cette fleur de bien-être. L'an dernier, on était une dizaine à peine. Cela se démocratise car il y a un enjeu de revenus et d'activité.
Una quarantaine d'agriculteurs, pour la plupart producteurs de chanvre sont venus échanger avec Jouany Chatoux mercredi 11 août.
Christian Réau, ancien tabaculteur, installé dans les Charentes entend diversifier ses productions de légumes et de céréales. "On était plutôt dans l'oignon mais on vient de passer deux années très difficiles, dues au Covid notamment. On cherchait une production à valeur ajoutée. On a fait du tabac et c'est assez similaire" explique-t-il.
D'autres comme Maxime Jullian, producteur dans les Bouches du Rhône veulent une production moins industrielle. "C'est tout nouveau et expérimental. On essaye de chercher notre petit créneau dans une industrie en pleine croissance".
Produits CBD
Les produits "CBD" issus du chanvre se déclinent sous forme de fleurs à infuser ou à fumer, d’huile, de gélules, de liquides à vapoter et même ajoutés à des produits de beauté.
Les promoteurs du CBD à base de cannabidiol évoquent les effets relaxants, sans THC, l'autre molécule de la plante de cannabis aux effets psychoactifs. La loi française autorise la production de CBD avec 0,2% maximum de THC.
L'an passé, Jouany Chatoux a pu produire 60 kilos de fleurs, 500 kilos de résine et 500 kilos de fleurs à infusion. Mais la vente de fleurs reste en principe, pour le moment, interdite en France. Elle ne peut qu'être exportée, transformée puis vendue en France.
Les acteurs de la filière creusoise s'activent plus que jamais pour tenter d'assouplir la législation et développer une filière locale et biologique. Ils plaident également pour produire du cannabis thérapeutique à l'instar d'autres pays.
Ils sont soutenus par Jean-Baptiste Moreau, député LREM de Creuse qui supervise le rapport de la mission d’information parlementaire sur le cannabis et aimerait un débat de société sur le sujet.