Ce lundi 17 janvier s'ouvre devant les assises de la Creuse le procès des deux meurtriers présumés du jeune Alexis, 19 ans. Dans le box des accusés : le père de la victime et un ami de ce dernier.
Le matin du 28 août 2018, les éboueurs de Domeyrot dans la Creuse donnent l'alerte. Ils viennent de découvrir le corps d'un homme, face contre terre, sur le bas-côté de la route.
Cet homme, c'est Alexis. Il a 19 ans.
L'enquête établit qu'il a passé la soirée dans la maison en face, au 8 du hameau Beaufaix, chez Roland Michaud, un ami, et avec son père.
Deux hommes dans le box des accusés
Aujourd'hui, les deux hommes sont dans le box des accusés. Ils comparaissent pour meurtre, devant la cour d'assises de la Creuse, qui rendra son jugement le 21 janvier prochain.
Les jurés ont donc cinq jours pour se faire une intime conviction : lequel de ces deux hommes a porté les coups qui ont causé la mort d'Alexis, à l'issue de leur soirée alcoolisée. Durant l'enquête, leurs versions ont divergé.
Roland Michaud ? Déjà condamné par une cour d'assises pour homicide en 2006, reconnu coupable d'avoir tué sa voisine.
Ou le père d'Alexis ? Frédéric Bernady, 47 ans. Son entourage décrit un homme impulsif et violent.
Un père violent
Alexis avait décidé de revenir dans son foyer à sa majorité, car lui et ses frères étaient placés dans une famille d'accueil, à cause de la maltraitance de leur père, dont était aussi victime leur mère.
Mais Frédéric Bernady conteste avoir été violent envers son fils durant cette soirée du 27 août 2018, comme l'indique son avocat, Philippe Lefaure "il conteste le meurtre, il n'a jamais voulu tuer son fils, il conteste aussi avoir porté des coups à celui-ci":
Frédéric Bernady a pourtant vu son fils tomber à terre près du véhicule. Sans réaction ? La faute à l'alcool, affirme son avocat.
Des traces de sang seront relevées sur ses vêtements, son polo, son pantalon, une serviette à son domicile.
Quelques jours après la découverte du corps de son fils, Frédéric Bernady, le père d'Alexis confiait son désarroi à notre caméra :
Intention de tuer ou pas ?
Qui a porté les coups ? Et y avait-il une intention de donner la mort ? C'est l'enjeu de ce procès.
Si l'intention n'est pas établie, la qualification ne sera plus le meurtre, mais "coups et blessures volontaires ayant entraîné la mort." Frédéric Bernady risquerait alors 20 ans de prison, Lucien Michaud, déjà condamné par une cour d'assises par le passé, 30 ans de prison.