La Commission d'experts gouvernementale chargée de faire la lumière sur l'exil forcé d'enfants et d'adolescents réunionnais en métropole vient de mettre en ligne un questionnaire à destination des victimes pour mieux les recenser, mieux connaître leur histoire et mieux définir leurs besoins.
En 2016, le ministère des Outre-Mer a crée une commission nationale pour établir les faits sur le drame des enfants et adolescents transplantés de la Réunion vers la métropole sans billet de retour.
Les missions de ces cinq experts présidés par le sociologue Philippe Vitale sont les suivantes :
. approfondir la connaissance historique sur les "enfants de la Creuse" et contribuer à sa diffusion.
. établir un tableau précis des populations concernées et de leur situation démographique aujourd’hui.
. proposer une relation précise des décisions et des actes ayant permis le transfert d'enfants et adolescents réunionnais vers l’hexagone.
. entendre les associations et permettre aux ex-pupilles de reconstituer leur histoire personnelle.
. proposer des actions et des mesures permettant de favoriser le travail de mémoire individuel et collectif autour de cette question.
Il y a plusieurs mois la commission a fait un premier bilan de ses travaux et proposé des mesures pour aider les victimes : elle évalue leur nombre à 2 150 enfants et adolescents netre 1963 et 1982.
Mais les experts savent que, malgré leurs recherches, cette évaluation n'est pas exhaustive.
Elle ne permet pas non plus, pour l'instant, de dresser un profil sociologique satisfaisant des victimes et donc de répondre de façon efficace à leurs attentes.
Philippe Vitale lance donc un appel aux ex-pupilles déplacés de force de La Réunion en Métropole pour qu'ils se fassent connaître et répondent à un questionnaire en ligne sur internet.
Ce questionnaire, entièrement anonyme, devrait permettre de mieux connaître les détails de l'histoire subie par ces victimes mais aussi leur situation actuelle, les liens qu'ils ont conservé avec leur famille biologique à La Réunion et leur famille d'acceuil en métropole.
Il permettra aussi de recueillir leurs besoins et leurs attentes.