Pour les cheminots comme pour les usagers, c’est une pilule difficile à avaler : le nombre d’agents SNCF et les horaires d’ouverture des guichets de la gare de la Souterraine, dans la Creuse, vont diminuer. De quoi réveiller l’inquiétude quant à l’avenir de cette gare.
Depuis des années, syndicalistes comme usagers craignent que la gare de la Souterraine, dans la Creuse, ne finisse par devenir une gare fantôme. Et les changements à venir à partir du 1er janvier 2019 (au plus tard) ne sont pas du genre à les rassurer. Selon une délibération du conseil régional actée en novembre 2017, mais présentée aux agents SNCF creusois mardi 2 octobre seulement, les horaires d’ouverture des guichets ainsi que le nombre d’agents vont diminuer de 50%.
La nouvelle interpelle d’autant plus que les guichets seront ouverts de 9h10 à 17h50 pour la Souterraine, de 11h45 à 18h pour Guéret, soit en dehors des pics de fréquentation du matin et du soir. Outre un manque à gagner préjudiciable pour la survie du guichet, il y a de quoi faire bondir les élus locaux : car si le guichet est fermé, le hall de gare le sera aussi.
"Il y a des personnes âgées, il y a des enfants… On fait quoi en hiver quand il fait -5, on attend dehors ?", proteste Etienne Lejeune, premier adjoint au maire de la Souterrain.
Et si le train est en retard, 20 minutes, 30 minutes, 1 heure dehors ? Ce qu’on appelle progrès, ça ressemble quand même à un retour en arrière !
La fréquentation des guichets en baisse
Les personnes à mobilité réduite vont par ailleurs être particulièrement touchées par les changements à venir. Sans agent pour les prendre en charge, elles ne pourront en effet plus accéder au train en dehors des ouvertures du guichet. Seule option pour elle : aller dans une autre gare, comme Limoges, à leurs frais.
En plein bras de fer avec la SNCF, la région essaie quant à elle de sauver l’essentiel. L’important est de s’adapter, explique l’élu régional Eric Correia. Les ventes se font en effet de plus en plus sur internet : la fréquentation des guichets a diminué de 10%. Or, le fonctionnement des guichets a un coût non négligeable, puisque sur 10 € de recettes, 8,5 € y sont consacrés. Et comme le dit l’élu, "la priorité de la région ce n'est pas d’ouvrir des guichets mais de faire circuler des trains."
Usagers et élus locaux ne l’entendent pas de cette oreille. Ils devraient se retrouver devant la gare le 9 octobre, à l’appel de la CGT.