30% des chauves-souris ont disparu en France en seulement 10 ans. En Limousin, il en reste 26 espèces différentes. Et pour mieux connaitre leur nombre, des comptages sont régulièrement menés par des spécialistes. Exemple en Creuse.
Pour les apercevoir, il faut descendre dans les lieux que l’homme n’a pas foulé depuis longtemps. Tels des spéléologues, l'équipe du groupe mammalogique et herpétologique du Limousin s'introduit sous une voûte perdue dans la forêt. Chaque fissure de cette cave abandonnée est inspectée, à la recherche du discret mammifère, quand soudain…
"Il y a une autre espèce là !", s'exclame Manon Devaud, chargée de mission chiroptère au GMHL. Dans un petit trou, de drôle de frimousses roses à grandes oreilles apparaissent à la faible lueur de la lampe. Ce sont des murins à oreilles échancrées.
26 espèces de chauve-souris en Limousin
26 espèces de chauves-souris peuplent le Limousin, toutes plongées dans un profond sommeil entre octobre et mars.
"Les chauves-souris hibernent et ralentissent leur système. Leur température corporelle est abaissée de 37° pour coller à celle du milieu, autour de 10°. Elles abaissent aussi leur rythme cardiaque et elles font environ une respiration toutes les dix minutes" explique Manon Devaud.
Le GMHL surveille les populations de chauves-souris depuis 1985. Il a recensé plus de 300 sites d’hibernation en Limousin, pas toujours faciles d’accès...
Cette fois, l'équipe doit se faufiler dans une toute petite cavité, coincée entre un ancien mur effondré et un tronc d'arbre. 19 chauves-souris y ont élu domicile pour l'hiver.
"Je fais du bois à côté. Entre deux, j'ai fait une pause, je suis venu chercher des champignons dans le coin et ces vieux tas de pierre ont attiré mon œil. Je sais reconnaitre les lieux propices.", explique Thomas Devaud, bénévole au GMHL, auteur de la découverte.
30% des chauves-souris ont disparu en France en 10 ans
Nombreux sont les périls pour les chiroptères : autoroutes, pesticides, remembrement, et une menace plus récente : les éoliennes…
"Elles vont vouloir éviter l'obstacle au dernier moment sauf qu'il y a une différence de pression au niveau du rotor qui leur fait exploser leur système sanguin" déplore Manon Devaud.
En plus de les compter, le GMHL sensibilise donc les particuliers à la préservation des chauves-souris.
En emménageant dans cette vieille bâtisse il y a deux ans, Edouard a fait une drôle de rencontre : une colonie entière de petits rhinolophes. Désormais, il est leur protecteur.
"À cette période-ci, ils sont très tranquilles. Si on ne va pas les voir, on ne les verra pas. Par contre, quand ça se réchauffe et que les insectes sortent à la tombée de la nuit, ce sont des vols incessants, mais très silencieux. Je les respecte, elles me respectent" s'amuse Edouard Fijalkowski, signataire de la convention "Refuges pour les chauves-souris".
Assez d’agitation pour cette fois, il est temps de rendre à ces petites créatures le repos qu’elles méritent.
Si vous aussi, vous vivez aux côtés de ces petites créatures, contactez le GMHL pour devenir un lieu de refuge.