Sans curistes, la ville de Cambo-les-bains est fragilisée économiquement

La ville thermale de Cambo-les-bains devrait être remplie de curistes en cette saison. Mais avec le confinement, les thermes sont fermés. Les répercussions se ressentent sur toute la vie économique locale.
 

Cambo-les-bains, station réputée depuis le moyen-âge pour l'eau de ses thermes semble totalement à l'arrêt. Depuis le début du confinement, les habituels curistes ont déserté la ville.

"En cette saison, nous devrions accueillir 1600 curistes par jour" explique Pascal Boisroux, le directeur des thermes (affiliés à la chaîne thermale du soleil).

"Nous vivons une situation particulière depuis le 14 mars", précise-t-il. "Tout est vide, alors que ça s'annonçait comme une excellente année pour la fréquentation de nos installations. 15 000 réservations avaient déjà été finalisées, pour tout 2020 , soit 4% de plus qu'en 2019".

Pascal Boisroux ignore si ces réservations seront annulées ou pourront être reportées. Idéalement, il aimerait rouvrir les thermes cet été, en appliquant des mesures d'hygiène et de sécurité très strictes, avec des rotations dans les bassins par exemple.
38% de la patientèle, est âgée de plus de 70 ans. Les eaux de Cambo, riches en soufre, magnésium, cuivre et zinc, sont indiquées dans le traitement des affections des voies respiratoires et des rhumatismes.
  Sans les curistes, ce sont 120 salariés qui sont au chômage partiel. Et toute une vie locale qui en pâtit.    
D'après Pascal Boisroux, si les thermes restent fermés jusqu'en juin "cela représentera 20 millions d'Euros de pertes pour l'économie de la ville".
Un déficit qui prend en compte par exemple, les locations meublées, les installations en campings, ou encore les achats du quotidien, comme l'alimentation. 
Selon une étude économique datant de 2015, citée par le directeur à nos confrères de France Bleu Pays basque, 763 emplois du bassin de vie seraient directement liés à l'activité des thermes.

Une locomotive

Les conséquences de l'absence de curistes se font aussi ressentir sur la vie touristique, très attractive. 
A Cambo, la villa Arnaga, demeure légendaire d'Edmond Rostand, est, par exemple, l'un des sites les plus fréquentés du Pays basque, avec 80 000 visiteurs par an .
Pour la directrice de l'office de tourisme,  Alexandra Vandroux, "la station thermale est une locomotive".
L'office sert habituellement de centrale de réservations pour les locations saisonnières d'appartements. Il organise des circuits touristiques, et commercialise des souvenirs et des cartes postales, dans sa boutique. 

Il n'accueille plus de visiteurs pendant le confinement. Les salariés sont actuellement en télé-travail. Cambo-Les-Bains est l'unique station thermale du Pays basque.