La dernière séance plénière a eu lieu, ce mercredi, à l’Assemblée Nationale. Une page se tourne pour les députés, notamment pour ceux qui renoncent à se représenter aux législatives de juin prochain.
Les yeux d’Alain Claeys se perdent dans le vague, tandis qu’il pénètre dans l’hémicycle. La fin d’une époque, L’actuel député-maire de Poitiers renonce à briguer un cinquième mandat. "La République a toujours besoin de renouvellement", affirme-t-il après vingt ans passés sur les bancs de l’Assemblée.
L’édile s’arrête net devant le perchoir, empreint d’une nostalgie soudaine, avant de rejoindre la bibliothèque du Palais Bourbon. "Je viens à chaque fois que je suis à l’Assemblée. Je m’assois dans l’un de ces fauteuils à lire mes dossiers. C’est un lieu de calme, très beau."
Comme lui, Dominique Bussereau va devoir espacer ses visites. La faute au non-cumul des mandats. "Une bêtise", estime encore le député et président du conseil départemental de Charente-Maritime. "Ça va faire une assemblée d’apparatchiks…".Alain #Claeys, député-maire de #Poitiers évoque les deux lieux qu'il regrettera à l'@AssembleeNat : hémicycle & bibliothèque. pic.twitter.com/gnShxnCMQa
— F3 Poitou-Charentes (@F3PoitouChtes) 22 février 2017
Député honoraire, un statut privilégié
Mais l’ex-secrétaire d’Etat aux Transports, réélu sans interruption depuis 1993, se console : "J’ai l’intention de venir toujours à l’Assemblée". Il y a ses habitudes… capillaires : "Voyez j’ai énormément de cheveux, donc j’ai besoin d’aller très souvent chez la coiffeuse de l’Assemblée, souligne-t-il d’un sourire. Mon médecin est ici et je continuerai, bien sûr, de fréquenter la bibliothèque de l’Assemblée. Je ne veux pas mettre fin à cette partie de ma vie faite de convivialité".@Dbussereau termine sa dernière session parlem. comme député de #CharenteMaritime. Quels sont ses lieux préférés à l'@AssembleeNat ? pic.twitter.com/s1L9d7EXie
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Un privilège accordé aux députés honoraires. Seuls les parlementaires qui ont effectué trois mandats ou plus peuvent prétendre à ce statut et ainsi bénéficier de toutes les installations de l’Assemblée.
Ce ne sera pas le cas de Catherine Coutelle, qui s’arrête comme promis après deux mandats. "Je vois des gens être applaudis car ils sont dans l’hémicycle depuis 39 ans", se désole la députée de la Vienne bientôt à la retraite. "Le risque est de créer des parlementaires professionnels".
Sans autre mandat électif, elle souhaite créer une association des anciennes députées pour accompagner les femmes dans leurs premiers pas à l’Assemblée. Une manière pour elle de se rappeler les temps passer à la buvette du Palais Bourbon.
.@CCoutelle termine son mandat de députée. Son lieu favori à l'#AN ? "La buvette !" Mais pas pour les raisons auxquelles vous pensez... pic.twitter.com/WTSw5PtWOM
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Une retraite toute relative pour les "cumulards" de l'Assemblée
A quoi renoncent-ils ?Une indemnité mensuelle de 7100,15€ bruts par mois, à laquelle s’ajoute l’indemnité représentative de frais de mandat (5770€ bruts par mois) pour faire face aux diverses dépenses liées à la permanence parlementaire (frais de transport, de réception, etc.).
Une réserve parlementaire de 130 000 € en moyenne, que les députés peuvent distribuer aux entreprises et associations de leur circonscription.
Que conservent-ils ?
Alain Claeys reste maire de Poitiers et président de la communauté d’agglomération. Il préside notamment la Société d’équipement Poitou, la Société de gestion et d’animation du Parc loisirs de Saint-Cyr et le conseil de surveillance du CHU de Poitiers.
Dominique Bussereau conserve la présidence du Conseil départemental de Charente-Maritime et de l’assemblée des départements de France. A cela s’ajoute la vice-présidence du Groupement des autorités responsables des transports, un poste d’enseignant à Science Po, la participation à des groupes d’intérêts spécialisés dans les transports, etc.