Esthète, peintre et politique Deux-Sévrien, Charles Le Roux est à l'image du XIXe siècle. Ses toiles et les souvenirs de sa vie mondaine sont en exposition à Bressuire jusqu'au 10 décembre. A ne pas manquer.
Charles Le Roux naît en avril 1814. Il commence par faire des études de droit, mais préfère souvent sécher cours pour se consacrer à sa passion : la peinture. Le musée de Bressuire lui consacre une rétrospective exceptionnelle.
Cet artiste a plusieurs cordes à son arc. Pendant près de 15 ans sous le Second Empire, il occupe des fonctions politiques importantes : conseiller général des Deux-Sèvres, puis député. Il installe à l'époque un petit atelier dans les combles du Palais Bourbon, quand, en Deux Sèvres, il milite pour le développement des projets féroviaires.
Une famille riche, une vie parisienne mondaine avouée, il cotoie Théophile Gautier, Baudelaire, Jules Vernes et Nadar, le photographe. Charles Le Roux est de ces artistes qui n'ont pas besoin de peindre pour vivre, alors il se permet toutes les techniques, au gré de son humeur : les glacis, l'apprêt ou la réserve. Rien ne l'arrête.
Des oeuvres inconnues du marché de l'art
Peintre, mais aussi collectionneur. Monet, Sisley, Renoir ou Pissaro, il s'offre les toiles des grands de son siècle. Pourtant, comme le dépeint la presse de l'époque, "c'était un brave et digne artiste, détaché de toutes les coquetteries parisiennes. Il ne s'habille presque pas et il se peigne encore moins."Mais, surtout, Charles Le Roux n'a jamais voulu rentrer dans le commerce de l'art. Ses oeuvres ne sont pas entrées sur le marché et ses descendants veillent à ce que les choses restent ainsi.
L'artiste se découvre rarement, raison de plus pour faire la rencontre cet artiste singulier, défenseur de la locomotive et amoureux du bocage. C'est au musée de Bressuire, jusqu'au 10 décembre.