Située à Bressuire, BRM Mobilier a été placée ce vendredi en redressement judiciaire par le tribunal de commerce de Niort après avoir été victime d'une escroquerie au "faux président" qui a siphonné cet été sa trésorerie de 1,6 million d'euros. Les 44 employés sont sous le choc.
Le président de BRM Mobilier n'a découvert l'escroquerie que le 1er septembre. Il a immédiatement porté plainte auprès du procureur de la République de Niort. En tous cas, on sait que les escrocs ont obtenu des informations confidentielles en piratant le système de l'entreprise. "J'espère que l'enquête dira ce qu'il s'est passé, mais ce n'est pas la première fois qu'on usurpe mon nom", déplore M. Brossier. Les escrocs avaient commencé par usurper dans des mails l'identité du président de BRM mobilier, société spécialisée dans l'aménagement de médiathèques et bibliothèques, pour manipuler la responsable administrative et financière de la société.Visiblement très bien renseignés sur l'organigramme et les ressources financières de la PME, les malfaiteurs s'étaient ensuite fait passer pour des avocats prétendant agir dans le cadre "d'une opération extrêmement confidentielle, une OPA sur un concurrent". En usant de "pressions psychologiques" sur leur interlocutrice, les escrocs, qui étaient manifestement avertis d'une grosse rentrée d'argent sur les comptes de l'entreprise, étaient parvenus à faire virer sur des comptes en Thaïlande et à Hong Kong des sommes totalisant 1,6 million d'euros, allant jusqu'à épuiser le découvert bancaire.
Étant donné la situation financière de l'entreprise, et faute de soutien des actionnaires qui y avaient injecté plus de 1,5 million d'euros au cours des trois dernières années, le président a décidé de remettre l'avenir de l'entreprise entre les mains du tribunal de commerce. Les juges ont prononcé le redressement judiciaire avec poursuite des activités jusqu'au 11 mars 2016, le temps de retrouver un repreneur éventuel.