Deux-Sèvres : Fusillade de Saint-Varent, la CFDT sous le choc

Mercredi, un militant de la CFDT a tué trois personnes lors d'une réunion du Comité Social Economique des Carrières Roy à Saint-Varent, avant de retourner l'arme contre lui. La section syndicale de la Fédération nationale de la construction et du bois est très choquée.

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"Horrifié". "Effroyable". Les responsables CFDT de la Fédération de la Construction et du Bois (FNCB) sont sidérés. Le 27 Mai, ils ont perdu trois amis, trois collègues, trois responsables de leur syndicat.
Mercredi, Yohan Brunet, 37 ans, était convié à une réunion pour évoquer son dossier d'inaptitude à tous les postes de l'entreprise. Autour de la table, étaient assis des membres de la direction et des élus de la CFDT, seul syndicat représenté dans cette entreprise.
Jérôme Guillemain, 45 ans, père de trois enfants, délégué syndical, avait aidé Yohan Brunet ces derniers mois à propos de son dossier. Alain Prest, père et grand-père, était trésorier de la Fédération Construction et Bois pour le Poitou-Charentes. Tous deux ont été tués sur le coup, par les balles de Yohan Brunet.
Deux jours après le drame, Sylvie le Tallec, l'une des secrétaires nationales de la Fédération Construction et Bois ne peut retenir ses larmes au téléphone. "On ne parle que de ça depuis 24h. Moi je connaissais Jérôme ". Au delà du choc, le syndicat se mobilise pour des actions concrètes. "Nous avons lancé une cagnotte auprès de nos adhérents et nous allons faire jouer nos assurances pour aider financièrement les familles", précise Mme Le Tallec.

Les adhérents, eux, sont effondrés et bouleversés. Les victimes ont été tuées dans le cadre de l'exercice de leur fonction, par l'un des leurs. 
Pascal Rousset, secrétaire national de la FNCB-CFDT travaillait depuis dix ans avec Jérôme Guillemain, l'une des victimes. "J'ai perdu un ami", souffle-t-il, "mais je me pose beaucoup de questions sur comment on en est arrivé là. C'est un acte désespéré d'une personne en souffrance par rapport à son travail".
L'incompréhension, c'est aussi ce que ressent Catherine Vezien, secrétaire générale de la FNCB pour le Poitou-Charentes. "J'ai aidé Yohan Brunet tout au long de son dossier d'inaptitude. Il semblait bien accepter cette décision. Jérôme, lui, était mon ami et mon collègue. C'est très dur à vivre. Je pense beaucoup aux familles ainsi qu'à celle du responsable financier, qui a aussi été tué lundi ".

Tous espèrent que l'enquête permettra de mieux comprendre cet acte désespéré. Catherine Vezien tente de faire bonne figure. "Cela ne nous décourage pas, nous allons continuer à aider les gens, il faut qu'on avance, ne serait-ce qu'en mémoire des victimes".
En attendant, il faut surmonter le choc.
 

La cellule d'urgence médico-psychologique, la CUMP 79 reste vigilante
La cellule d'urgence médico-psychologique de l'hôpital de Niort est intervenue le jour du drame. Sept personnes, infirmiers, psychologues, et assistante sociale sont allées à la rencontre des familles des victimes et des salariés. "Nous leur avons proposé de parler de leur vécu pour remettre de la pensée et des mots sur l'impensable ", explique Véronique Belnoue, psychologue, référente pour la CUMP 79. "Ils ont été dans l'enfer, on les ramène dans le côté humain grâce à la parole. Le fait de parler clôt la situation, cela devient du passé."

Véronique Belnoue a été très frappée par la bienveillance au sein de ce groupe. "Ils étaient très secoués mais ils sont restés attentifs aux uns et aux autres, on a senti qu'il y avait du lien".
Familles et salariés peuvent à tout moment re-solliciter ces soignants. La prochaine étape sera le retour dans l'usine qui, pour l'instant, reste fermée.

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