Le 27 mais 2020, Yohan Brunet, salarié des carrières Roy faisait irruption dans l'entreprise et tuait trois personnes avant de se donner la mort. Un an après le drame, une cérémonie était organisée ce samedi au stade de la Grande-Versenne.
Dans le petit village du Thouarsais, beaucoup n'ont pas encore fait le deuil de cette triste journée de mai 2020. Saint-Varentais, salariés de la carrière, syndicalistes étaient invités ce samedi à se recueillir sur la pelouse du stade de football. A la demande des proches des victimes, chacun était venu vêtu de blanc en souvenir de Jérôme Guillemain (Coulonges-Thouarsais), Alain Prest (Glénay) et Dominique Rouillard (Verruyes).
Ce funeste mercredi, Yohan Brunet, 37 ans, militant CFDT, était convié à un comité social économique (CSE) pour évoquer, notamment, son avenir dans l'entreprise Roy. Il faisait l'objet d'un dossier d'inaptitude à son poste de travail. Une dizaine de personnes assistait à cette réunion dont des membres de la direction et du syndicat. Pratiquant le tir sportif, le jeune homme a sorti une arme de poing et "à tiré à vue", comme le racontera ensuite le maire du village Pierre Rambault.
Il est 15 heures et la fusillade va faire trois morts et un blessé avant que l'agresseur ne se suicide. Parmi eux donc, Jérôme Guillemain, 45 ans, père de trois enfants et délégué CFDT des carrières et Alain Prest, trésorier de la Fédération Construction et Bois de Poitou-Charentes. "J'ai aidé Yohan Brunet tout au long de son dossier d'inaptitude. Il semblait bien accepter cette décision", témoignait quelques jours plus tard Catherine Vezien, secrétaire générale de la FNCB, "Jérôme, lui, était mon ami et mon collègue. C'est très dur à vivre. Je pense beaucoup aux familles ainsi qu'à celle du responsable financier, qui a aussi été tué".
Un an plus tard, une centaine de personnes s'est donc retrouvée sur le stade municipal. "C'est indicible ce qui s'est passé", déclarera Pierre Rambault en marge de la cérémonie, "d'où l'importance de cette journée de commémoration. On n'avait pas pu le faire "à chaud" l'année dernière. On n'avait pas pu organiser de marche blanche car les rassemblements étaient déjà interdits en raison de la crise sanitaire. Ce moment d'émotion aujoud'hui était absolument indispensable. L'entreprise est inscrite dans l'histoire de la commune et, en milieu rural, on se connait, on se respecte, on s'apprécie et, forcément, quand trois familles sont impactées par une telle atrocité, l'émotion doit s'exprimer à un moment". A l'heure du crime, un lâcher de ballon a été réalisé dans un silence emprunt de tristesse et de respect.