Dossier "Bassines". Comment arroser quand il n'y a plus d'eau ?

Nous vous proposons ici une série de reportages sur la problématique des réserves d'eau pour les irrigants dans les Deux-Sèvres à travers plusieurs rencontres.

Dans ce premier reportage, nous rencontrerons Thierry Boudaud, irrigant, il défend le projet "bassine" depuis plusieurs années.

Comment anticiper les changements climatiques pour maintenir l'économie rurale ?

Dans les Deux-Sèvres, les agriculteurs irrigants ont une solution : la création de 16 retenues d'eau dans le sud du département.

Thierry Boudaud, président de la coop de l'eau, nous explique comment il envisage l'exploitation de ces bassines. La taille moyenne d'une "bassine" est impressionnante. En moyenne, cette installation fait 300 m de large sur 400 m de long. Les digues auront une hauteur de 2 à 3 m de haut, avec une hauteur maximale de 7 mètres, le tout, sur une surface de 7 ha. Ces retenues d'eau vont stocker l'équivalent de 2.000 piscines olympiques.

L'objectif de ces installations alimentées par des forages, est de permettre aux agriculteurs de réduire de moitié leur besoin en eau, puisée dans le sol, l'été.

Cette eau sera prélevée en hiver, dans la nappe phréatique, de manière superficielle. On ne pourra remplir ces retenues que si la nappe est pleine, avec un protocole très strict, avec des niveaux à respecter. On ne prendra que l'eau en excédent, lorsqu'elle est abondante. Ce qui permet de ne pas prélever dans les réserves de la nappe phréatique, lorsqu'elle est fragile pendant l'été.
- Thierry Boudaud, irrigant, président de la Coop de l'eau 79

Un projet né dans la douleur

Les retenues d'eau font descendre dans la rue des milliers de personnes. Les anti-bassines dénoncent un pillage de l'eau en faveur d'une agriculture intensive.

Mais les temps ont changé. C'est ce que nous affirment les irrigants rencontrés. Ils assurent avoir tiré les leçons du passé, et vont modifier leurs pratiques agricoles. Pour Thierry Boudaud, le protocole des retenues d'eau est le symbole de ce changement de mentalité.

Dans ce que l'on veut transmettre, il y a les outils d'adaptation au changement climatique et une agriculture qui prend en compte la biodiversité. Car il ne peut pas y avoir de biodiversité sans agriculture, et réciproquement.
- Thierry Boudaud, irrigant, président de la Coop de l'eau 79

En tout, 220 exploitations agricoles vont bénéficier de ces retenues d'eau. La livraison pour les premières retenues d'eau est prévue été 2020.

► Voir notre premier reportage avec Thierry Boudaud, irrigant, président de la Coop de l'eau 79

Reportage de Dominique Laveau, Antoine Morel, Hubert Tricoche, François Gallard et Christophe Pougeas.

► Dans notre deuxième reportage, nous rencontrons Julien Le Guet, porte parole "Bassines, non merci"

Nous vous proposons ci-dessous de découvrir les arguments des opposants à ce projet. Nous sommes allés à la rencontre du porte-parole du collectif bassines non merci, Julien Le Guet. Il est aussi la figure emblématique des "anti-bassines". Julien Le Guet est de tous les combats, de toutes les manifestations. Il lutte sans relâche contre l'implantation de 16 réserves d'eau pour les irrigants dans les Deux-Sèvres. Avec son collectif, Julien Le Guet multiplie les actions et certains politiques les soutiennent. Pour eux, ce projet de gigantesques réserves de substitution est une hérésie.

On le voit sur le Marais poitevin, l'usage de l'eau en agriculture met en difficulté le bon état des milieux aquatiques et met en péril la distribution de l'eau potable. Avec ces retenues de substitution, on veut continuer dans ces logiques-là dans une gestion désastreuses de la ressource en eau.
- Benoit Biteau, Député européen EELV

Le Marais poitevin et son équilibre si fragile est la préoccupation principale de nombreux opposants à ces "bassines". Le porte-parole du collectif Bassines non merci, lui, est tombé dedans quand il était petit. Dans la ligne de mire de Julien Le Guet, animateur nature, les pratiques agricoles des irrigants. Pour lui, les réserves d'eau promises aux irrigants vont accentuer ce phénomène. Alors le collectif Bassines non merci promet de rester actif et il surveillera de près les futurs travaux.

Reportage de Dominique Laveau, Antoine Morel, Hubert Tricoche, François Gallard et Christophe Pougeas.

► Dans notre troisième reportage, nous rencontrons Delphine Batho, actuelle présidente de Génération Ecologie (Ministre de l'Écologie, du Développement durable et de l'Énergie de juin 2012 à juillet  2013).

A l'époque, le coût global du projet "bassines" était de 60 millions d'euros dont 70% d'argent public. Il devait y avoir 19 réserves d'eau pour les agriculteurs irrigants, avec des volumes prélevés très  importants. A cette période, ces conditions étaient inacceptables pour l'ancienne ministre de l'écologie Delphine Batho, actuelle députée des Deux-Sèvres.
C'est donc un véritable bras de fer qui s'est s'engagé entre pro et anti bassines. Les négociations reprennent pourtant et finissent par aboutir sur un protocole d'accord en novembre 2018, après plus de sept heures de réunion en préfecture.

Aujourd'hui, la députée Delphine Batho accepte que ce projet de futures retenues d'eau des Deux-Sèvres se concrétise, mais à certaines conditions. Ecoutez l'intégralité de ces conditions dans notre reportage ci-dessous.

Il n'y aura pas de retenues d'eau de substitution sans "agro-écologie".
- Delphine Batho, députée des Deux-Sèvres.

Reportage de Dominique Laveau, Antoine Morel, Hubert Tricoche, François Gallard et Christophe Pougeas.
 
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