À Mauléon dans les Deux-Sèvres, après l'infection mortelle d'un chat par la grippe aviaire, la prudence du spécialiste de ce virus

Le Professeur Jean-Luc Guérin, spécialiste de la grippe aviaire de l'école vétérinaire de Toulouse, réfute le terme de première mondiale à propos du cas de ce chat domestique mort contaminé par la grippe aviaire.

"Je me méfie des termes de première mondiale". S'il admet que le chat retrouvé mort à Mauléon dans les Deux-Sèvres est sans doute l'un des premiers chats domestiques à succomber à la grippe aviaire, Jean-Luc Guérin tient à rappeler que bien d'autres félidés sauvages et d'autres mammifères ont déjà été contaminés avant lui.

Pourquoi ne doit-on pas donner de signification disproportionnée à ce cas ?

"Je regarde les choses par rapport à la situation internationale de ces derniers mois. Vu le nombre de foyers de grippe aviaire dans le monde, il est mécaniquement normal qu'il y ait plus de transmission de ce type. On est à un tel niveau d'exposition que les animaux prédateurs ont plus de risques d'être infectés. Chez des tigres, des grands félins, c'est très probablement la consommation d'animaux contaminés qui a permis cette transmission. Certains groupes d'espèces sont plus sensibles au virus aviaire. Alors compte tenu du très grand nombre de chats exposés à ce virus, ça reste très peu. Et là, il s'agissait d'un chat en contact très étroit avec des volailles malades. 

Aujourd'hui, j'ai tendance à être très prudent sur ce genre d'interprétation générale."

Quel enseignement en tirer par rapport à l'analyse du risque ?

"Ces quelques cas de transmission à d'autres espèces animales, et ces très rares cas chez l'homme, sont des signaux à observer avec la plus grande attention.

C'est pour cela que l'on séquence les virus, que l'on met en place d'importants dispositifs de veille. Mais, à ce stade, ça ne signifie pas qu'il y a un risque qui augmente de manière considérable pour l'homme. 

C'est un signal auquel il faut être attentif, mais ça reste de l'ordre de l'exceptionnel, ça ne suffit pas à faire changer l'analyse de risque.

C'est la multiplication de ces cas, leur accumulation et l'analyse génétique des virus qui pourraient permettre éventuellement de dire que l'on a passé un cran dans la transmission, vers l'adaptation à l'homme, mais aujourd'hui, on ne peut pas l'affirmer."

CARTE - Mauléon (79)

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