Au 1er janvier prochain, l’impôt sur le revenu sera prélevé à la source. C’est en tout cas la confirmation apportée par le Premier ministre Edouard Philippe ce mardi 4 septembre. Nous avons voulu savoir comment les entreprises se préparent à cette petite révolution.
A la CAMIF, société d'ameublement d'une cinquantaine de salariés implantée à Niort (Deux-Sèvres), il ne devrait pas y avoir de panique de dernière minute. L'entreprise fait appel à un sous-traitant pour la gestion de ses fiches de paie. Un modèle pilote pour 2019 est déjà édité. Dans ce reportage d'Anthony Halpern et Francis Tabuteau, il explique les modifications apportées.
Pour d'autres, en revanche, l'adaptation au futur mode de collecte de l'impôt s'annonce plus laborieuse. Chez Acrylcolor, une entreprise niortaise de 13 salariés spécialisée dans la peinture de bâtiment, Samuel Bretagne ne cache pas son appréhension. Le dirigeant regrette un manque d'accompagnement des services fiscaux. "Un : on a pas la choix. Deux : il faut que tous les logiciels soient prêts. Trois que tous les interlocuteurs qui sont dans la boucle soient au courant de ce qu’il y a à faire. Janvier, ça ne va pas être un choc de simplification. Ça va être un Big Bang. Dans nos entreprises, il faut le vivre comme un Big Bang." Samuel Bretagne ne se dit pas assez préparé et craint d'ores et déjà d'éventuelles erreurs dans les premières fiches de paie en janvier prochain.
Comme un écho à ces inquiétudes, la Fédération Française du Bâtiment et des Travaux Publics des Deux-Sèvres "réaffirme ses doutes sur la capacité effective de mise en oeuvre technique au sein des entreprises" dans un communiqué transmis aux rédactions ce jeudi 6 septembre. Et d'ajouter : "Cette réforme est une simplification et une bonne réforme pour les finances de l’Etat mais c’est une réforme complexe et coûteuse pour nous, employeurs !"