Vous connaissez certainement le baudet du Poitou et sa fameuse allure rasta mais qu'en est-il du trait poitevin ou de la mule poitevine ? Ces espèces appartiennent toutes à la race mulassière poitevine et sont parties intégrantes du patrimoine local. Mais aujourd'hui, elles sont menacées.
Ces animaux emblématiques de la région ont failli disparaître et ont été sauvés de justesse dans les années 80. Leur sauvegarde a fait l'objet de plusieurs plans et aujourd'hui, une association, celle des races mulasssières du Poitou, regroupe éleveurs et passionnés de cette race locale. Elle va tenir son assemblée générale ce 7 février 2020 à Melle dans les Deux-Sèvres.
Il y sera certainement question de la survie de ces espèces qui aujourd'hui encore sont menacées. Pourtant, des élevages ont essaimé dans la région, l'Asinerie de Dampierre-sur-Boutonne a été créée en 1980 et des concours sont organisés tout au long de l'année, dont un concours national à la fin de l'été. Mais depuis une dizaine d'années, les naissances sont en baisse pour les baudets et surtout pour les chevaux de traits poitevins.
Il faudrait aujourd'hui que le nombre des naissances augmente et pour celà, il faut trouver des étalons.Si c'était des espèces sauvages, on parlerait de races en danger critique d'extinction avec les effectifs qu'on a acuellement. Et surtout le nombre de naissances diminue depuis une dizaine d'années, en trait poitevin c'est même un peu plus inquiétant finalement qu'en baudet du Poitou.
Ophélie Lecampion, chargée de mission des races mulassières
Des animaux devenus inutiles à l'homme avec la mécanisation
Autrefois, les chevaux de traits poitevins étaient présents dans de très nombreuses fermes de la région. mais face à la mécanisation de la production agricole, ces chevaux sont devenus inutiles et aujourd'hui l'espèce est en voie de disparition. Aujourd'hui, on compte seulement 1.500 chevaux de traits poitevins et 60 naissances par an à travers toute la France. La race survie uniquement grâce à la passion de quelques familles qui continuent à élever ces chevaux. Certaines communes de la région commencent cependant à utiliser ces animaux très robustes pour réaliser des travaux, un espoir peut-être pour leur survie.
Les ânes du Poitou, que l'on appelle baudets du Poitou, sont un peu plus nombreux. On en dénombre environ 2.800 aujourd'hui mais les naissances se font de plus en plus rares. Animal emblématique de la région, le baudet du Poitou est reconnaissable entre tous grâce à ses longs poils et sa stature haute. Il a connu un véritable âge d'or au 18ème et 19ème siècle car il servait alors avant tout à la production de mulets mais aussi comme animal de bât.
L'espèce décline au 20ème siècle et à la fin des années 70, il en restait moins de 50 spécimens. Le baudet du Poitou a été sauvé grâce à différents plan de sauvegarde et grâce à quelques éleveurs désireux de faire partager leur passion de cette race locale.
Nous avons rencontré l'un d'eux. Christian Charry est installé au Beugnon dans les Deux-Sèvres et élève un baudet et deux juments de race poitevine.