Faute de gynécologues-obstétriciens, la maternité de la polyclinique Inkermann ferme à Niort

A compter du 20 décembre prochain, les futures mamans ne seront plus accueillies à la polyclinique Inkermann. L'établissement évoque une "décision difficile" due à la pénurie de médecins et à la baisse de la natalité.

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Les semaines se suivent et apportent leur lot de mauvaises nouvelles pour le système de soins régional, qu'il soit privé ou public. 

Après la fermeture du service de cardiologie de l'hôpital de Châtellerault, c'est à présent au tour de la polyclinique Inkermann de Niort (Deux-Sèvres) d'annoncer la fermeture de sa maternité.

La rumeur bruissait depuis quelques semaines mais l'annonce est tombée comme un couperet : la fin de l'activité sera effective le 31 décembre mais dès le 20 décembre, les futures mamans seront priées d'aller accoucher ailleurs. 

Départs imprévus

Comme à Châtellerault, la pénurie de médecins est pointée du doigt. La direction de la polyclinique évoque ses difficultés à trouver des gynécologues-obstétriciens ne lui permettant plus de prendre en charge les parturientes "dans les conditions optimales de sécurité et de qualité"

Deux de nos 4 gynécologues-obstétriciens vont cesser leur activité début 2022. Ces départs n'étaient pas prévus (...) et nous avons été pris de court.

- Cyrille Keriquel, directeur de la Polyclinique Inkermann

Le directeur de l'établissement assure que toutes ses recherches pour trouver des remplaçants sont restées vaines. Trois candidats ont été reçus, ils ont tous décliné.

Le coût très élevé des assurances professionnelles que les praticiens assument seuls dans le secteur privé n'y est sans doute pas étranger 

C'est un crève-cœur de fermer. Si nous avions pu faire autrement, nous l'aurions fait.

Déception et tristesse

Pour la plupart des dix-sept membres du personnel concernés par ce plan social, cette nouvelle est un choc. "Il y a beaucoup de déception et de tristesse pour toute l'équipe et aussi pour les mamans" explique Fabienne Lespagnol. Auxiliaire de puériculture depuis presque trente ans, elle évoque "un coup de massue". 

La direction assure "travailler sur plusieurs pistes" pour permettre "de conserver leurs compétences sur le territoire". 

Ils et elles n'auront peut-être qu'à traverser la ville car l'hôpital de Niort va avoir besoin de bras pour prendre en charge les quelque 450 mamans qui accouchaient à la clinique chaque année.

"Nous allons recruter du personnel pour augmenter les consultations, faire plus de naissances et pratiquer plus de césariennes" indique Sophie Dekindt, gynécologue-obstétricienne au centre hospitalier. 

Réorganisation 

Dans ce plan de réorganisation, les autorités sanitaires comptent également sur la maternité du centre hospitalier nord Deux-Sèvres pour assister les équipes du C.H. Niort.

"A ce stade, ces deux maternités peuvent absorber l'ensemble des accouchements" rassure la directrice de la délégation départementale de l'Agence régionale de santé, Elvire Aronica.

Si la natalité doit repartir à la hausse, alors on se reposera la question. Mais ce n'est pas le cas actuellement.

- Elvire Aronica, directrice de la délégation départementale de l'ARS

Au sein de l'hôpital de Niort en tout cas, on affirme être prêt pour accélerer la cadence annuelle de 1420 accouchements. "Nous sommes dimensionnés pour en faire 1.800 et nous allons nous organiser pour anticiper cette augmentation d'activité qui heureusement sera progressive" affirme Sophie Dekindt. 

Reste que pour les futurs parents, la question du choix entre public et privé ne se posera plus à Niort. "C'est regrettable" reconaît Elvire Aronica, "mais l'important c'est que la continuité des soins soit assurée."

Quant au personnel licencié de la polyclinique Inkermann, il invite à une marche blanche le 8 décembre prochain. Le cortège qui prendra la direction de la place de la Brèche devrait s'arrêter sous les fenêtres du maire de la ville. 

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