Les manifestants anti-bassines continuent leur mobilisation à Sainte-Soline dans les Deux-Sèvres

Après une journée de manifestation mouvementée, les opposants aux réserves de substitution ont continué leurs actions ce 30 octobre 2022. Ils ont notamment coupé une partie des canalisations devant alimenter la "méga bassine".

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La mobilisation se poursuit dans les Deux-Sèvres, près du chantier de la réserve de substitution de Sainte-Soline. Au lendemain d’une journée de manifestation agitée, marquée par de nombreux blessés et 6 interpellations, les militants restent déterminés et poursuivent leurs actions.

Des canalisations alimentant la "méga bassine" sectionnées

"Aujourd’hui, il reste sur le site environ 2 000 personnes, je rappelle que la manifestation est toujours interdite, a prévenu la préfète des Deux-Sèvres, Emmanuelle Dubée. Nous avons prévu plus de 1 500 gendarmes sur le site. Nous craignons des débordements et des intrusions sur le chantier." À Sainte-Soline ce dimanche, pas d’affrontements ni d’intrusion sur le chantier, mais les opposants ont mené des actions "coup de poing". 

Dans l’après-midi, une canalisation devant alimentée la grande réserve d’eau a été coupée par les manifestants qui ont exhibé le tuyau en triomphe. "Nous venons de couper une des 6 pompes qui alimente la bassine de Sainte-Soline. En tout, ce sont 730 000 m³ d’eau et pour remplir cette bassine, il faut 6 pompes qui tournent 24h/24 pendant 45 jours", a expliqué Julien Le Guet, porte-parole du collectif "Bassines Non Merci". Avant de rappeler : "Ce ne sont pas les exploitants agricoles qui sont visés, mais le système.

Un coup de force pour le mouvement, et notamment Julien Le Guet, victorieux devant la foule rassemblée : "Ces bassines, on pourra les mettre hors d’état de nuire, l’État ne peut pas surveiller 18 km de tuyau PVC."

Une nouvelle ZAD ?

Outre cette action, un symbole fort a été érigé sur le campement du mouvement, situé sur un champ prêté par un agriculteur à 2 km du chantier. Dès la matinée du 30 octobre, les opposants ont commencé à construire des "tours de vigie" avec une enceinte fortifiée en bois. "C’est un petit peu la symbolique du petit village gaulois, sourit David, membre de "Bassines Non Merci". De ces tours, nous allons pouvoir surveiller les forces de gendarmerie et le retour potentiel des pelleteuses si le gouvernement n’a pas encore compris notre message."

À l’inverse des chapiteaux mis en place avant le rassemblement, la construction est censée rester, symbole d’une lutte qui risque de s’inscrire dans le temps. C’est en tout cas ce que pensent les militants qui, pour certains, définissent déjà le site comme une nouvelle zone à défendre. "Pour la suite de la lutte, c’est en fonction des réponses gouvernementales que nous aurons dans la semaine", déclare David. S’ils ne sont pas entendus, les opposants semblent déterminer à poursuivre leurs actions. 

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