Ce Deux-Sévrien a reconnu, dès sa garde à vue, avoir fait feu sans être menacé, la légitime défense ne peut être retenue. Le juge d'instruction a décidé ce vendredi de le placer en détention. Dans la nuit de mardi à mercredi, deux hommes avaient tenté de s'introduire dans sa grange.
Lors de son récit aux enquêteurs, cet homme de 63 ans explique s'être équipé d'une carabine 22 long rifle, munie d'une visée laser et d'une lampe torche pour se défendre des cambrioleurs. Il a effectivement déposé plainte cet été pour le vol d'un vélo tout terrain. Sa grange, située de l'autre côté de la rue de sa maison, a été visitée plusieurs fois. Il y a installé un dispostif de détection.
Cette nuit-là, au son de l'alarme dans sa chambre, il se saisit de son arme, chargée et à disposition, ouvre la fenêtre et tire une première fois en direction de sa grange. La rue est mal éclairée, il demande à sa femme de rester à l'étage avec une torche.
Il quitte alors son domicile, arme à la main, traverse la rue et crie "Sortez de là ou je tire". Deux hommes cagoulés et sans arme, se présentent à lui. Il leur demande de montrer leur visage. Refus. L'un d'eux s'enfuit. Le sexagénaire tire mais le cambrioleur parvient à quitter les lieux en dépit de sa blessure à la jambe.
Pour une raison inconnue pour l'instant, le propriétaire se retrouve à terre. Le second cambrioleur s'enfuit alors à son tour mais le tir qui l'atteint dans le dos traverse son poumon et lui sera fatal quelques heures plus tard.
L'épouse du sexagénaire, également placée en garde à vue, a été relâchée hier soir, aucune charge n'est retenue contre elle. Les cambrioleurs étaient tout deux connus des services de police pour divers vols, infractions routières ou violences. Le jeune homme actuellement hospitalisé pour sa blessure à la jambe sera d'ailleurs placé en garde à vue pour les vols commis cette même nuit sur la commune de Vançais.
Aucune condition n'est réunie pour la légitime défense
Le retraité de la SNCF reconnaît n'avoir jamais été ni violenté, ni menacé. Les cambrioleurs n'étaient pas armés. Pour être valable, la légitime défense suppose une proportion dans la rispote, mais également, en cas de cambriolage, elle ne peut être invoquée que lors d'une intrusion dans un domicile habité, par effraction ou violence. Des conditions totalement absentes dans cette affaire.A aucun moment, cet habitant de Vançais ne contacte ni la gendarmerie, ni les secours pour alerter sur les faits qui viennent de se produire.
Le sexagénaire, déféré ce vendredi matin devant un juge d'instruction, a été mis en examen pour homicide volontaire et tentative d'homicide volontaire. Il est désormais incarcéré et encourt jusqu'à 30 ans de réclusion criminelle.