L'affaire avait fait grand bruit à l'époque. En janvier 2016, la société BRM de Bressuire avait été mise en liquidation après avoir été victime d'une arnaque "au faux président". 44 salariés avaient été licenciés. 29 d'entre eux sont devant les Prud'hommes de Thouars pour demander réparation.
L'affaire avait commencé à l'été 2015. L'entreprise BRM de Bressuire, spécialisée dans la fabrication de meubles, avait alors été victime d'une arnaque dite "au président". Un escroc, qui s'était fait fait passer pour le président de la société avait extorqué 1,6 millions d'euros. Il avait volé l'identité du dirigeant par courriels et avait ainsi convaincu le comptable d'effectuer des virements.
Six mois plus tard, en janvier 2016, la justice prononçait la liquidation de l'entreprise ruinée par cette arnaque.
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Une liquidation évitable?
29 des anciens salariés de la société sont aujourd'hui devant les prudhommes de Thouars. Ils demandent réparation et sont défendus par M. Fiodor Rilov, un avocat engagé et spécialisé dans le droit du travail qui s'est fait connaître notamment lors de la fermeture de l'usine Goodyear d'Amiens ou dans la défense des "Conti".Aujourd'hui, il estime que cette liquidation aurait pu être évitée si le groupe dont le siège social est basé à Jersey, auquel appartenait BRM était "venu à la rescousse" de la société bressuiraise. Les salariés veulent savoir pourquoi cette aide ne s'est pas produite alors que les carnets de commande de l'entreprise étaient pleins et qu'ils ne sont pas responsables de la situation.
Bataille de procédure devant les Prud'hommes
Ce matin, lors d'une audience très tendue, les avocats des deux parties se sont livrés à une bataille de procédure. Le tribunal a annoncé une mise en délibéré au 13 novembre pour décider si l'affaire sera reportée ou si une radiation sera prononcée.L'avocat des salariés a souhaité ce matin le report car il a demandé à la maison mère de BRM des documents qui prouveraient qui était les véritables décideurs dans l'entreprise, le groupe basé à Jersey ou les dirigeants de Bressuire. Selon lui, ce report lui laisserait le temps de récupérer ces informations.
De leurs côtés, les avocats de la direction optent pour la radiation car ils estiments que les avocats de la partie adverse n'ont pas respecter les règles de procédure en demandant tardivement ces documents.
Regardez ce reportage de Dominique Lavaux, Julien Delage et Alexia Rouy
Intervenant Fiodor Rilov, avocatdes ex-salariés BRM, Lucas Aubry, avocat du groupe Eurofind Holdings
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