URBEX. La passion de la photo pour surmonter son handicap invisible

Augustin Octobre est un jeune homme de 22 ans. Originaire de Niort (Deux-Sèvres), il est passionné par l’univers de la photo et publie ses œuvres sur les réseaux sociaux. Un moyen de reprendre le dessus sur ses troubles dys.

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“Ce n’est pas parce que j’ai un handicap que je ne sais rien faire !” C’est le cri du cœur d’Augustin. À 22 ans, ce Niortais veut être un exemple du dépassement de soi. Diagnostiqué dyspraxique (trouble moteur, visuel et cognitif) lorsqu’il était en maternelle, il a choisi la photo comme passion pour surmonter ce handicap invisible… mais pas invincible.

La photo, un exercice de précision

Pour Augustin, coordonner ses mouvements lui demande un gros effort, mais beaucoup moins lorsqu’il a son appareil photo entre les mains. “Avec ma dyspraxie, j’ai des problèmes d’espace et de temps”, explique-t-il. “La photo demande à être précis, ce que j’essaie d’être le plus possible. C’est dur pour moi de rester stable, alors je reste en mode rafale.”

Comme cette photo (voir ci-dessous) d’un marcheur non loin de la cathédrale Notre-Dame à Paris, publiée le 28 mars dernier sur son compte Instagram @gust_photo79, où il poste régulièrement ses œuvres. 

“Cette photo est rigolote, car on dirait qu’elle est travaillée à l’avance", décrypte-t-il. "Pourtant, j’étais en voiture, j’ai juste ouvert la fenêtre ! Le contraste des lumières était incroyable et ça a donné ce cliché.”

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Une publication partagée par Oh!goust (@gust_photo79)

L’art Urbex

Autodidacte, le jeune homme a voulu aller plus loin que la photographie de rue. Il y a deux ans, Augustin s’est lancé dans l’urbex, l’exploration urbaine qui consiste à visiter des lieux abandonnés.

Pourtant, il l’avoue, il est du genre “à avoir un peu les pétoches”. C'est un ami qui l'a poussé à découvrir cette nouvelle passion. "J'ai tout de suite adoré ! On choisit des lieux qui ne sont pas compliqués d'accès", précise celui qui se dit “pas très sportif, ni casse-cou”.

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Le dernier cliché publié sur son compte (voir ci-dessous), il en est assez fier. “Je n’avais jamais pris une photo aussi statique !”, raconte celui qui apprécie le côté “insolite et abstrait” du rendu.

Un combat de tous les jours

Augustin l’assure, il arrive à vivre avec ses troubles dys (dyspraxie, dysgraphie, dyscalculie) aujourd’hui. Mais ils ont fait de son quotidien un véritable défi. “C’était un peu compliqué au collège”, se rappelle-t-il, évoquant la difficulté de ses camarades à comprendre la présence de son AVS (Accompagnant des élèves en situation de handicap) en classe. “C’était un combat de tous les jours.”

Les professionnels qui l'accompagnent sont unanimes : il n’ira pas jusqu’au bac, à cause de ses problèmes de concentration. “Heureusement pour moi, ils se sont trompés !”, se réjouit-il. Après l’obtention de son bac pro agricole, le jeune homme intègre un BTS Gestion et protection de la nature en Bretagne.

Les paysages, la nature en ville et l’architecture m'inspirent énormément

Augustin Octobre, photographe amateur à Niort

Une formation qu’il n’arrivera pas à poursuivre jusqu’au bout, mais qui lui donne envie de s’intéresser à l’environnement qui l’entoure. “Je me suis rendu compte que les paysages, la nature en ville et l’architecture m'inspirent énormément”, raconte Augustin.

Un handicap qui lui "ferme des portes”

Mais la photographie reste avant tout une passion pour le jeune Niortais, qui est aujourd’hui en recherche d’emploi. “Le trouble dys me ferme des portes”, affirme-t-il. Son projet professionnel idéal ? “Relier le numérique, l’environnement et la photo, bref un métier qui n’existe peut-être pas encore !”, glisse-t-il, amusé.

En attendant, le jeune homme s’investit énormément dans l’association Dyspraxie France Dys 79 à Niort avec des interventions bénévoles sur les troubles dys. Augustin espère également gagner encore plus en autonomie. Il est en train de passer son permis en boîte automatique. “Là où il y a deux heures de conduite pour quelqu’un de normal, moi au bout d’une heure je suis très vite fatigué !” Mais pas de quoi le décourager. "J'y crois, j'en suis capable !"

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