PORTRAIT. Jean "au pays des Merveilles", peintre en bâtiment devenu artiste à succès, est tombé dans un pot de peinture et n'en est jamais sorti

Il a le regard doux et rieur, digne d'un enfant. Jean Delêtre est un peintre poitevin à l'imagination débordante. Un mélange de Dali, Jérôme Bosch. Et même Disney ! Un artiste qui a d'abord peint des murs avant de devenir un artiste reconnu. À découvrir au festival "Les Jacqu'arts" à Parthenay dans les Deux-Sèvres.

On est tout de suite saisi. Le charme agit immédiatement. Les toiles de Jean Delêtre parlent à l’enfant qui sommeille en chacun de nous.

Voilà un énorme requin qui porte sur son dos des maisonnettes remplies de petits personnages plus loufoques les uns que les autres. Plus loin, c’est une pieuvre qui emmène ce même monde merveilleux sur ses tentacules. Les couleurs sont franches, joyeuses. Elles donnent le sourire. Mais oui ! Ce requin, c’est comme celui de Tintin, se dit-on. Et puis cette pieuvre au fond des abysses : un petit côté « Jules Verne et 20 000 lieues sous les mers ». Les références comme ça, on peut les enchaîner à la pelle ! Alice au pays des merveilles ! « Là-haut » encore ! Le fameux film de Disney. Car les maisons de Jean Delêtre avec ses habitants déjantés ne partent pas seulement au fond des mers, elles volent aussi !!! Bien au-dessus des nuages !

Oui, Jean Delêtre est un grand gamin. Malgré ses 70 ans. Et ses longs cheveux tout blancs. Il nous emmène dans son monde enchanté. Qui, en fait, n’a rien de puéril. Des références, il s’en cache bien d’autres. Beaucoup plus sérieuses : Bruegel ou Jérôme Bosch pour tous ces petits personnages, les couleurs et le trait de pinceau du peintre romantique allemand Caspar David Friedrich pour les paysages, Dali pour le côté onirique. Et bien sûr le mouvement de l’art naïf. « Je suis l’héritier de grands peintres à qui je n’arrive pas à la cheville mais tous, ils nourrissent ma tête pour que j’arrive à ma propre écriture dans mes toiles. »

Des toiles comme des poèmes

Et quels jolis poèmes il écrit ! Il y en a plein les murs de l’atelier, blotti au premier étage de la maison de Parthenay dans les Deux-Sèvres. Tout comme dans le salon où vit tranquillement son épouse. « Je ne raconte pas mes rêves mais je peins un peu de la façon que sont les rêves. On a le droit à de nombreuses situations où plus rien ne tient debout. Il y a plein de situations burlesques dans les rêves qui changent tout le temps et c’est un peu ça que j’ai envie de montrer, ces situations oniriques. »

Un petit homme qui enfourche un espadon au pied d’une tour qui se désagrège dans les airs, une épopée de soucoupes volantes : des tasses et des théières avec leurs bonshommes hilares en route pour une guerre des étoiles joyeuse. « Ça correspond à ma personnalité, j’ai envie de m’amuser », annonce avec un sourire doux Jean-Delêtre. « Gamin, j’étais comme ça. Ma mère me disait : " Toi, pour que tu nous foutes la paix, il n’y a qu’à te donner une feuille et un crayon ! " Je dessinais de petits personnages et je me faisais mes petites histoires comme maintenant. »

Jean Delêtre, un peintre doux, attachant, simple. Qui impressionne par la richesse des univers qui se cachent au fond de lui. « Ça vient d’en haut ! Ça vient du ciel ! », lâche-t-il, avec son air rieur. Croyant ? Même pas….

Le peintre enchaîne les toiles depuis ses 20 ans. 800 au compteur. Au minimum. Des toiles qui voyagent. L’artiste poitevin mène une vie paisible et discrète dans une petite ville poitevine mais il exporte jusqu’aux Etats-Unis, au Japon et même en Chine.

Un artiste international qui se complaît dans sa ville natale. Il ne l’a jamais quittée. « On est bien là. Pourquoi pas Parthenay ? Pourquoi ailleurs ? »

L’homme est fidèle. Et humble. Ce n’est qu’à 45 ans qu’il s’est mis à la peinture artistique à plein temps. Il a fallu une allergie pour qu’il abandonne son métier…de peintre en bâtiment ! Il l’exerçait « avec plaisir » depuis ses 13 ans et demi. « Je suis tombé dans un pot de peinture et j’ai eu du mal à m’en sortir ! », s’amuse-t-il avec un sourire espiègle.

L’ouvrier, aujourd’hui, enchaîne les expositions. Il va sortir un troisième livre avec ses œuvres. Un livre qui sera dévoilé en avant-première au festival « Les Jacqu’arts » de Parthenay. Ce festival se tient dans le quartier médiéval de la ville et démarre le week-end du 14 et 15 septembre 2024. Du rêve et du merveilleux, au programme…..

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