Á la recherche d'une météorite tombée dans le Nord Deux-Sèvres

Le 13 juillet dernier à 22h34, heure locale, un objet brillant a traversé le ciel entre Parthenay et Bressuire. Les caméras des scientifiques du réseau FRIPON vigie-ciel ont repéré cette trajectoire. D'après leurs calculs, une chute au sol de fragments est hautement probable dans ce secteur.

La campagne de terrain a donc commencé pour les scientifiques. D'abord par un repérage des lieux, un coup de fil aux mairies concernées, puis des "négociations" avec les propriétaires, agriculteurs ou autres, pour pouvoir ratisser les parcelles. C'est la deuxième recherche de ce genre menée en France.

Cette recherche de mars dernier s'était hélas révélée infructueuse, les espoirs se reportent donc sur celle entreprise en Deux-Sèvres.

Personne n'y a vu tomber l'objet, mais deux caméras spécialisées (appartenant à des associations d'astronomie) ont capté son passage, la première basée à Marigny dans les Deux-Sèvres, et la seconde à la Chapelle-aux-Lys. Leurs informations permettent le calcul de la trajectoire, de la vitesse et l'estimation du poids des fragments. Ils savent ainsi que le bolide est entré dans notre atmosphère à 13km par seconde (c'est peu) et que la météorite à trouver pourrait peser de 75 à 340 grammes. Mais sera-t-elle en un seul morceau ?

La recherche du Graal

Reste à mettre la main dessus... La localité de chute serait Maisontiers, dans le Nord-Deux-Sèvres. Ce week-end, les spécialistes se retrouvent là-bas pour explorer le sol à la recherche de cailloux venus de l'espace. Tous les astronomes, professionnels et amateurs, veulent en être ! Plusieurs associations se coordonnent pour se partager le travail.

Ca n'arrive pas tous les jours. Dans le passé, on en trouvait. Mais aujourd'hui, plus personne (ou presque) n'est dehors dans les champs pour observer le ciel. C'est pour ça que les chercheurs ont besoin de météorite "fraîche" parce que souvent on les retrouve sans connaître leur date de chute et l'eau altère la composition de la roche. 

Eric Chapelle, directeur de l'Espace Mendès France (planétarium de Poitiers)

Le projet FRIPON (Fireball Recovery and InterPlanetary Observation Network) et ses caméras nocturnes compensent la baisse quantitative de l'observation humaine. La France est ainsi maillée par une caméra tous les 100 kms. Grâce à ce réseau, il est possible de déterminer la zone de recherche à quelques dizaines de mètres près. Néanmoins, si vous observez une grosse étoile filante, il ne faut pas hésiter à le signaler. Plusieurs récits permettent de reconstituer une trajectoire.

1 mètre de diamètre au départ, une balle de ping-pong à l'arrivée

La zone à explorer s'étend sur 12 kilomètres de long et 1 km de large environ, et le bolide a fortement maigri lors de sa chute sur Terre. Entré à un mètre de diamètre (taille estimée), il ne fait plus qu'un millième de son volume, pas plus grand qu'une balle de ping pong probablement... Autant dire que la mission s'annonce difficile, mais il est capital d'agir vite.

Malheureusement il y a beaucoup de cailloux noirs ici mais ils ne sont pas enterrés. Donc nous on cherche des cailloux comme on chercherait des champignons, des choses qui sont gentiment posées dans l’herbe, relativement faciles à trouver en fait ! Le bémol c’est que les surfaces à scanner sont énormes !

François Colas, astronome à l'Observatoire de Paris, directeur de recherches au CNRS

Si d'aventure vous habitez les environs, voici quelques conseils dans le croquis ci-dessous pour reconnaître plus facilement une éventuelle météorite. La pierre est notamment parée d'une croute noire dûe au frottement contre l'atmosphère, et ses bords sont émoussés, comme fondus. Surtout, n'approchez pas d'aimant, cela "effacerait" le champ magnétique de l'objet céleste et fausserait son analyse sur ce point.

VOIR notre reportage 

 

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