C'est une nouvelle peu réjouissante pour le site du papetier du Lardin Saint-Lazare, en difficulté depuis de nombreux mois. Suite à une baisse du marché, l'activité sera restreinte à une seule activité, avec un coût social à la clé
L'usine de Dordogne du groupe Lecta n'en finit plus de se débattre dans l'incertitude. Depuis des mois, l'entreprise qui a déjà perdu une centaine de salariés en quatre ans, multiplie les arrêts d'activité et le chômage partiel pour faire face aux baisses de commande.
Nouvel épisode ce 20 juin : la direction du groupe espagnol a fait savoir qu'elle projetait l'arrêt définitif de la ligne 4 de l'usine qui produit du papier couché double-face "en raison de la forte baisse du marché des papiers graphiques".
Quelles conséquences ?
Ce projet de réorganisation conduira nécessairement à une compression de personnel, des "conséquences sociales" que Lecta "s'engage à minimiser" et sur lesquels il ne communique pas davantage pour l'instant. Mais, les chiffres officieux circulent déjà. Il serait question de 180 à 187 suppressions de postes, presque la moitié des effectifs actuels. Un coup dur pour l'économie locale que Condat contribuait à faire vivre à travers 2500 emplois induits par sa présence.
Une saignée à blanc dans le bassin économique local
L'annonce a déjà été faite aux représentants du personnel, avec lesquels la direction souhaite entamer prochainement des réunions d'information et de consultation. 420 personnes travaillent actuellement sur ce site, soit l'équivalent d'un quart de la population du Lardin Saint-Lazare. C'était jusqu'alors le plus gros employeur du bassin terrassonnais et le plus gros employeur privé de la Dordogne
Un marché spécifique
Lecta précise vouloir désormais "concentrer le savoir-faire et les ressources de l'usine de Condat sur la ligne 8, dédiée à la production de papiers spéciaux, glassine et papier couché une face", une production destinée aux étiquettes adhésives qui a déjà fait l'objet d'un investissement important. 80 millions d'euros lui ont été consacrés.
En attendant la chaufferie Biomasse
Lecta rappelle qu'elle investit parallèlement dans une nouvelle chaudière à Biomasse qui sera opérationnelle à la mi-2024, pour réduire ses coûts de production et son impact carbone, conformément aux nouvelles exigences environnementales en matière de développement durable. Une nécessité, le plus gros employeur du Terrassonnais est aussi l'un des plus gros consommateurs d'énergie du département avec 600 GWh de gaz naturel brûlés par an, une ressource dont le prix a explosé en quelques années.