Nouvel arrêt aux papèteries de Condat en Dordogne, le personnel très inquiet

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Les chaînes de production de l'usine papetière de Condat, au Lardin Saint Lazare à nouveau à l'arrêt, signe inquiétant pour cette usine qui hésite entre modernisation et une activité incertaine, liée entre autres à la hausse du prix de l'énergie ©France 3 Périgords - Bertrand Lasseguette & Pascal Tinon

L'usine du Lardin Saint Lazare n'en finit plus d'alterner périodes d'activité et chômage partiel, l'activité baisse et l'avenir s'annonce plus qu'incertain pour les salariés

C'est l'une des plus grosses usines de Dordogne, elle est totalement à l'arrêt depuis une semaine et jusqu'au 20 mars. À cette date, la reprise ne devrait être que partielle. La situation n'est malheureusement pas inhabituelle depuis plusieurs années pour la papèterie de Condat, au Lardin Saint Lazare, près de Terrasson. Le site centenaire est confronté à trois facteurs négatifs qui se conjuguent : la baisse de la demande, la hausse du prix de l'énergie et une exigence environnementale qui nécessite de gros efforts financiers.

En 4 ans, le site a déjà perdu plus d'une centaine de salariés. De 530 en 2018, ils sont passés à 420 aujourd'hui. Au Lardin Saint Lazare, 1600 habitants, le spectre d'une fermeture plane sur la ville, synonyme d'un effondrement de l'activité économique du bassin terrassonais.

J'ai 50 ans. On l'a toujours connue ici, cette usine. Je ne vois pas cette usine fermer. J'espère... sinon, le Lardin, il est mort.

Pedro Guilherme, cafetier

Une attente angoissée

Pour les employés, c'est l'attente et l'incertitude. Les perspectives de reprise restent floues et en attendant, le chômage partiel a des conséquences directes sur les bulletins de salaire. 250 euros de pertes sèches sur le salaire, estime Éric Pestourie, représentant CGT du personnel.

La glassine, un espoir déçu ?

C'est la ligne de production 8 qui est censée reprendre le 20 mars, pour quelques jours seulement. C'est elle qui produit la glassine, un papier spécialisé, très étanche, résistant à la graisse, l'eau et l'air, utilisé notamment pour les étiquettes autocollantes. Cette ligne de production spéciale avait été montée récemment dans l'espoir qu'elle assure un avenir au site. 80 millions d'euros investis en deux ans avec l'aide de l'État et de la Région.

Le papier couché aura du mal à se relever

Les lignes qui produisent le papier couché, raison d'être historique de la papèterie de Condat, n'offrent quant à elles que peu de perspectives de reprise dans les mois qui viennent. Les autres sites du groupe Lecta en Italie et en Espagne en produisent déjà. Lecta ne ferait appel à Condat qu'au cas où il y aurait surcroît de demande, hypothèse peu réaliste dans un marché en baisse.

Encore des investissements pour sauver Condat

Dans ce tableau plutôt sombre, une note d'espoir cependant. Le chantier de la nouvelle chaudière biomasse à partir de déchets recyclés, plus raisonnable écologiquement et économiquement, a débuté. Une ardoise de 45 millions d'euros. La logique voudrait que Lecta mais aussi l'État, qui y injecte 14 millions d'euros via une dotation de l'ADEME, le font en ayant l'assurance que les papèteries ont encore de belles perspectives devant elles.

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