Le député bergeracois Michel Delpon a beau être "en marche" il est actuellement en route. Et même à vélo, sur un modèle fonctionnant à l'hydrogène, combustible propre dont il veut prouver l'efficacité via un train hydrogène. Là où il y a de l'hydrogène... il y a aussi du plaisir !
50 millions de tonnes d'hydrogène sont utilisées chaque année dans le monde. L'hydrogène est un gaz inflammable utilisé dans de nombreux domaines, principalement dans les industries pétrochimique et chimique pour la production d'ammoniac, de méthanol, le soudage, la fabrication des carburants des fusées, etc.
Mais depuis plusieurs années, l'hydrogène intéresse aussi les écologistes et plus globalement tous ceux qui sont à la recherche d'alternatives propres aux carburants fossiles. Car l'hydrogène couplé à l'oxygène peut être utilisé pour produire de l'électricité dans des piles à combustible. Or ce carburant dont le coût de revient pourrait baisser de 70% dans les 10 ans à venir est propre et devient de mieux en mieux maîtrisé pour alimenter la production d'électricité dans les maisons et même pour alimenter des véhicules électrique. Trains, bus, voitures particulières et même vélos. Propre, peu coûteux, mais largement sous-utilisé. Il ne représente que 2% de la consommation mondiale d'énergie.
Le train à hydrogène, c'est justement le cheval de bataille du député La République en Marche du Bergeracois, Michel Delpon. Il souhaiterait la mise en circulation d'un train de ce type sur la ligne Sarlat-Bergerac-Bordeaux. Un projet qu'il a même exposé à l'assemblée nationale en mai dernier en interpellant le Ministre de l'écologie de l'époque (un certain Nicolas Hulot) en ces termes : "Alors que seule la moitié du réseau français est électrifié, l'autre moitié fonctionne en général avec des trains tirés par des motrices diesel. Nos voisins Italiens, Autrichiens et Allemands ont fait le choix du train à hydrogène... Je vous propose Monsieur le ministre de passer de la parole aux actes en implantant le premier train à hydrogène sur la ligne TER reliant Bordeaux à Sarlat."
Réponse intéressée du Ministre de l'époque, dont les avis semblaient rejoindre ceux de Michel Delpon dans la volonté de faire de l'hydrogène-carburant une richesse de la France. Un plan ambitieux pour faire de notre pays un leader mondial dans cette technologie et qui visait à porter à 10% la part d'hydrogène produit à base des sources renouvelables à l'horizon 2023 en France. Nicolas Hulot parti, on ignore si son successeur François de Rugy reprendra à son compte cette intéressante ambition.
Qu'importe, Michel Delpon n'hésite pas à payer de sa personne pour continuer le combat, en enfourchant lui-même un vélo à hydrogène 100% français. Il fallait avoir le cran de le faire. Un vélo qui plus est de conception néo-aquitaine puisqu'il est sorti des ateliers de la société basque Pragma à Biarritz (voir l'article en bas de page).
Plusieurs dizaines de vélo Pragma ont déjà été acquis par des municipalités, et malgré un coût encore élevé pour les particuliers (comptez 7500 €uros) son temps de recharge record, une minute, et son autonomie exceptionnelle, plus de 100 km, semblent bien en faire un véhicule d'avenir. D'autant que la société Pragma travaille sur des développements de fourniture d'hydrogène pour les particuliers.