Coronavirus et déconfinement : en Dordogne, l’inquiétude des loueurs de canoë

Comme tous les professionnels du tourisme, les loueurs de canoë attendent avec impatience de connaître les modalités du déconfinement. En Dordogne, les rivières d’ordinaire prises d’assaut par les touristes, sont actuellement désertes.
 

Sur sa base nautique de Saint-Léon-sur-Vézère, Philippe Colomy s’occupe comme il peut. Ce loueur de canoë vient tout juste de recevoir ses nouveaux gilets de sauvetage… mais impossible de savoir quand ils pourront être utilisés. Car concernant la reprise de son activité, cet ancien membre de l’équipe de France de canoë-kayak est dans le flou total. "Nous n’avons pas vraiment d’informations, ce qui est valable le lundi ne l’est plus le jeudi" s’inquiète-t-il.  
 

 

"Tous les voyants étaient au vert"

En Périgord Noir, au fil de la Vézère, la saison s’annonçait pourtant sous les meilleurs auspices, "tous les voyants étaient au vert" explique Philippe. "Le niveau d’eau était bon, le soleil était au rendez-vous" poursuit-il. Son activité aurait dû démarrer le 01er avril ; aujourd’hui, Philippe espère rouvrir fin juin, voir début juillet pour limiter la casse. Même s’il garde le sourire derrière son masque, ce professionnel du tourisme accuse le coup ; il a déjà perdu 15% de son chiffre d’affaire annuel.
   

Une reprise d’activité compromise ?

"Le tourisme c’est un tout, ce n’est pas seulement les canoës" prévient Françoise Vaunac, la présidente du syndicat des loueurs de canoë de la Vallée de la Dordogne. Lors du déconfinement, si les loueurs de canoë sont autorisés à reprendre leur travail, il faut qu’il en soit de même pour l’ensemble des professionnels du tourisme, "l’un sans l’autre, je ne pense pas qu’on pourra travailler" explique-t-elle. Pour l’heure, aucune date de reprise d’activité n’a été fixée.  

En attendant, sur sa base nautique, Philippe Colomy s’organise. Il a déjà tout prévu pour désinfecter ses embarcations, ses pagaies et ses gilets de sauvetage. Avec les 9 autres loueurs de canoë installés sur la Vézère, il attend patiemment le coup d’envoi de la saison.