L'abattoir de Ribérac liquidé début février pourrait renaître avec l'appui du Conseil Départemental de la Dordogne. Pour donner corps à ce projet évoqué le mois dernier, Germinal Peiro s'est rendu sur place ce mardi
Le couperet était tombé en février
Après avoir accumulé près d'un million de dettes et plusieurs péripéties, l'abattoir de Ribérac avait finalement été placé en liquidation judiciaire le 5 février dernier. Un coup dur pour la filière des éleveurs de l'ouest du département, les bouchers-revendeurs, environ 500 usagers, et encore plus pour les 18 employés du site.
Faire revivre l'abattoir
Mi-mars, c'est du Conseil Départemental que venait une hypothèse de sauvetage inattendue. Son président Germinal Peiro annonçait étudier la possibilité que le Département se porte acquéreur du site dans les meilleurs délais. Mieux, il envisageait une remise aux normes et un développement de l'outil permettant une exploitation viable à long terme. Le tout en accord avec les éleveurs locaux. Une piste de travail qui rejoignait celle du Maire de Ribérac et ancien chargé de la communication du Département, Nicolas Platon.
Se brancher sur les circuits-courts
Les bonnes volontés sont une chose, encore faut-il un projet cohérent pour les accompagner. En clair, il s'agit de redimensionner cet outil nécessaire à la filière élevage et au développement local pour favoriser les circuits courts, valoriser la production locale et proposer de nouveaux services. Ce plan départemental de structuration et de soutien soumis aux élus la sera à leur vote lors des sessions de l'assemblée départementale les 27 et 28 avril prochains.
Rouelle de sanglier et steak de chevreuil
C'est effectivement une idée nouvelle. Parmi les propositions pour l'avenir de l'abattoir, une nouvelle salle et un atelier de découpe qui, à côté des viandes d'élevage, pourraient accueillir les grands gibiers (sangliers, cerfs et chevreuils) dont la fédération de chasse départementale devait jusqu'alors s'occuper elle-même. Une valorisation vivement souhaitée par le président de la fédération Michel Amblard qui avait rencontré Germinal Peiro le matin même.
Outil exemplaire pour le "bien-être" animal
Une chose est sûre, les mêmes causes produisant les mêmes effets, l'abattoir ne peut pas revoir le jour sous les mêmes auspices. Outre un changement de gestion qui jusqu'alors a été "délicate" comme le soulignait pudiquement Nicolas Platon, il devra aussi s'adapter aux nouvelles exigences sociétales. Il devra convaincre par un aspect plus "humain" de la pratique de l'abattage, respectant, autant que faire se peut, le bien-être animal.
1,8 M d'€uros dans la balance
Le Département estime qu'il peut encore remettre en route cet "outil récemment mis en liquidation, alors qu'il avait démontré sa pertinence à l'échelle locale". Un raisonnement qui se tient à l'heure où les circuits courts et la production de qualité locale n'ont jamais autant fait parler d'eux. Pour cela le Département envisage de mettre 1,8 Million d'€uros sur la table, une somme que la seule ville de Ribérac ne pouvait évidemment pas financer.