Après s'être attaquée au foie gras du Périgord, l'association de protection animale L214 vise l'abattoir SOBEVAL, spécialisé dans l'abattage, la transformation et l'exportation de viande de veau. L'association diffuse des images choc sur ce poids-lourd de la filière bovine qui entend porter plainte.
La "méthode" L214 est désormais bien rodée : la captation et la diffusion d'images sur des pratiques choquantes pour le grand public à l'encontre d'animaux. Cette fois, L214 s'attaque à un "gros morceau" si l'on peut dire, la SOBEVAL à Boulazac, aux portes de Périgueux. Ce site est l'un des plus gros abattoirs de veaux en France, propriété du groupe hollandais Van Drie, leader mondial de la viande de veaux dans le monde.Des abattages non réglementaires ?
L'envers du décor, c'est bien évidemment l'abattage des animaux. L214 affirme que 700 veaux, soit 90 veaux à l’heure sont abattus chaque jour à Boulazac, mais surtout que " quasiment tous les abattages, qu’ils soient standard, halal ou casher sont réalisés en violation de la réglementation. De nombreux animaux montrent des signes évidents de reprise de conscience sur la chaîne d'abattage sans être étourdis d’urgence ".Comme elle en a l'habitude, l'association porte donc plainte contre l'abattoir pour sévices graves envers des animaux et demande sa fermeture administrative d’urgence.
L'État accusé "d'absence de réaction"
Elle annonce également vouloir déposer un recours en responsabilité contre l’État "vu l’absence de réaction des services vétérinaires dans cet établissement" et compte demander au Ministre de l’agriculture de rendre obligatoire l’étourdissement préalable des animaux, l’abattage sans étourdissement générant davantage de souffrance.La préfecture de la Dordogne a réagi à travers un communiqué : "Comme tous les abattoirs, cet établissement procède à l’abattage des animaux par des opérateurs habilités et formés au respect du bien-être animal et fait l’objet de contrôles permanents par une équipe de huit agents de l’Etat (dont deux vétérinaires)."
Des images choquantes
À l'appui de ses assertions, l'association diffuse sur les réseaux sociaux des vidéos dont certaines volées à l'intérieur de l'établissement. Images particulièrement choquantes dont l'association diffuse deux versions. Nous vous proposons ci-dessous la version "expurgée" et filtrée, une autre version étant consultable sur le site de l'association L 214La préfecture de son côté a visionné ces images et en tire une autre conclusion : "Les images les plus spectaculaires notamment celles des animaux suspendus ne reflètent en aucun cas une souffrance ou un état de conscience de l’animal. La réglementation impose le contrôle de la mort cérébrale de chaque animal avant cette suspension."
Ces mouvements ne sont que des réflexes musculaires ou des spasmes post-mortem.
Communiqué de la préfecture de la Dordogne
Pour autant, la préfecture indique que ses services vont analyser plus avant cette vidéo pour déceler d’éventuelle non-conformité et s’en entretiendra sans délai avec l’exploitant.
SOBEVAL veut porter plainte contre l'association
Sobeval ne souhaite pas réagir. Sollicitée dès hier soir, la direction de la Sobeval a indiqué qu'elle ne souhaitait pas répondre. Mais la société entend porter plainte contre l'association pour diffamation.
Localement, le site emploie 400 personnes et offre un débouché à plus d'un millier d'éleveurs. Une filière complète qui débute dès l'élevage grâce à un partenariat avec les éleveurs.Un opérateur industriel labellisé
La force de Sobeval, c'est de prendre ensuite en charge l'abattage, la transformation dans des gammes de plus en plus sophistiquées, la distribution auprès des grossistes et détaillants, et même l'export, l'ensemble bénéficiant d'une multitude de labels de qualité : Label Rouge, Bio, Saveurs du Périgord, etc.C'est aussi l'un des rares opérateurs français à être dimensionné pour l'international. L’abattoir a l'agrément pour exporter aux USA, il exporte la viande halal en Egypte et la viande casher en Israël. Des peaux sont vendues à l’industrie du luxe.
L214 et les services de la préfecture réagissent dans ce reportage ►