Après les aléas climatiques, les exigences écologiques, la pression des grandes surfaces et la concurrence étrangère, les agriculteurs risquent de perdre leurs aides financière pour l'emploi de saisonniers. Coup dur pour les maraîchers et les arboriculteurs de Dordogne qui manifestaient aujourd'hui
Au premier janvier 2019, les agriculteurs pourraient ne plus bénéficier des exonérations de charges sur le travail de leurs saisonniers. La TODE (Travailleurs Occasionnels Demandeurs d'Emploi) est un dispositif qui avait été mis en place pour alléger le coût du travail et compenser l'écart qui pouvait être important avec les concurrents étrangers, dû notamment à la meilleure protection sociale offerte en France aux salariés. Un moyen de lutter contre l'énorme écart de compétitivité relevé parfois entre des pays où le coût du travail est très élevé comme la France, le Danemark ou la Belgique et la Pologne par exemple, mais aussi l'Allemagne, l'Espagne, l'Italie ou les Pays-Bas.
Dans une volonté d'harmoniser les dispositifs, et faire disparaître les dispositifs spécifiques à des branches particulières, le gouvernement a annoncé la suppression du TODE. Une décision que les agriculteurs redoutent.
Car elle aurait un incidence directe pour les nombreux exploitants de Dordogne dont l'activité nécessite absolument le recours aux saisonniers. A commencer par les viticulteurs, mais aussi les arboriculteurs ou les récoltants de fraise.
Pour les plus petites exploitations, déjà fragilisées par un contexte peu favorable le coup est dur. Il peut représenter jusqu'à plusieurs milliers d'euros de coût supplémentaire à l'hectare, soit, selon les cours, une rentabilité nulle, voire négative de leur exploitation.
C'est ce qui a déjà poussé des producteurs du Gard à un geste hautement symbolique : l'arrachage de leurs fruitiers.