Le ball-trap de Servanches fait partie des polémiques qui ne s'éteindront pas avec l'année 2020. Face aux riverains opposés au projet, le propriétaire a obtenu une nouvelle victoire en appel et met la pression pour la réouverture du site
En 2017, les opposants au projet criaient victoire. Ils avaient obtenu de la Préfecture l'arrêt de l'activité du Shooting Club de Servanches ouvert en 2016. Un terrain de tir implanté à Servanches, en pleine forêt de la Double, par Benjamin Tranchant, le Directeur Général des casinos Tranchant à la tête de 47 entreprises.
Le site avait rapidement suscité un tollé auprès d'un collectif de riverains et de l'association de protection de l'environnement SEPANSO. Trop bruyant, trop polluant et surtout laissant apparaître des dysfonctionnements importants qui avaient décidé la préfète de l'époque, Anne-Gaëlle Baudouin-Clerc à prononcer sa fermeture.
Ce bruit permanent, depuis 9h du matin jusqu'à 6h du soir, un bruit de fusillade comme à Beyrouth, c'est infect !
Mais le casinotier est pugnace. Il fait appel de cet arrêté. Le 10 octobre 2018, Il gagne. Le tribunal administratif de Bordeaux annule l'arrêté du 29 juin 2017 pour vice de forme. Le recours déposé par la préfecture n'y changera rien, la Cour Administrative d'Appel de Bordeaux confirme la décision le 31 décembre, et condamne même l'État à verser 1 500 €uros de dédommagement au Périgord Shooting Club du Périgord. Rien ne s'oppose plus à la réouverture du terrain... ou presque.
C'est pas des toutes petites pressions locales qui vont édicter des règles qui ne sont absolument pas conformes à la réglementation de notre activité.
Car pour pouvoir accueillir le public dans les normes, Benjamin Tranchant doit encore disposer d'un local, le précédent ayant été détruit par un incendie en 2019. Il envisage donc l'installation d'un bungalow provisoire
Or, pour cela il doit obtenir une autorisation de la municipalité dont la nouvelle équipe en place depuis 6 mois ne se montre pas vraiment enthousiaste à l'idée de voir revenir un dossier si polémique sur son territoire. Benjamin Tranchant et ses avocats mettent donc en demeure la mairie de leur apporter une réponse rapidement.
Embarrassée, la mairie doit composer entre les règles d'urbanisme, la virulence du collectif des riverains, et la ténacité du casinotier pour s'assurer que la guerre du ball-trap ne plombe pas des années durant la vie des Servanchois et Servanchoises. Dans cette partie à trois joueurs, le village et ses 85 habitants auront-ils assez d'atouts pour résister longtemps à l'homme d'affaire ou bien finiront-ils par se coucher ? Réponse dans les mois qui viennent.