Blocages des agriculteurs : l'opération péage gratuit sur l'A89 redonne le sourire aux automobilistes

Pas besoin de sortir la carte bleue, ce lundi 29 janvier, au péage de la Bachellerie. Les barrières ont été démontées, l'autoroute est exceptionnellement gratuite entre Brive et Périgueux. Une initiative des Jeunes Agriculteurs et de la FDSEA, qu'ils souhaitent prolonger au moins jusqu'à mercredi soir.

C'est sans nul doute un excellent moyen de réconcilier les agriculteurs en colère et les automobilistes mécontents. Depuis une semaine, un peu partout en Aquitaine, les blocages d'autoroutes, de ronds-points et opérations escargots se multiplient, entraînant la colère des automobilistes, contraints de patienter parfois plusieurs heures dans les bouchons.

Au péage de la Bachellerie, en Dordogne, ce lundi, c'est une toute autre ambiance qui attend les conducteurs. Une vingtaine de tracteurs et une cinquantaine d'agriculteurs sont réunis et une initiative "péage gratuit" a été mise en place. Certes, il faut subir des ralentissements, "pour marquer le coup" de l'aveu même de la FDSEA-JA, à l'origine de l'opération. Mais derrière, les automobilistes empruntant l'A89 reliant  Brive à Périgueux se retrouvent dispensés de frais de péage. 

Coups de klaxons, sourires, signe de la main... L'initiative est forcément populaire. "Tout le monde nous dit de continuer et de ne rien lâcher", sourit Coline Coustillas. Vêtue de son gilet jaune, elle distribue des tracts aux automobilistes, tout heureux de passer gratuitement.

"On préfère garder l'opinion publique avec nous"

"Nous, on ne casse rien, on ne dégrade rien, on préfère garder l'opinion publique avec nous et éviter que ça parte dans tous les sens ", souligne Vincent Durand, agriculteur à Tourtoirac en Dordogne. Membre de la FDSEA, il déplore que les annonces de Gabriel Attal soient restées trop floues, notamment sur l'application de la loi Egalim. "Moi, j'ai des noix, je les vends péniblement, en coopérative, à 1 euro le kilo. Quand je les vois dans le commerce à 6,90 ou 7 euros du kilo, je préférerais que tous les gens me les achètent en direct à 1 euro".

Biscottes, pack d'eau, quelques bouteilles de vin... le syndicat a installé un petit campement sur les lieux du péage et ses membres entendent se relayer pour maintenir l'opération, au moins jusqu'à mercredi soir.