Débrayage à la prison de Neuvic : un syndicaliste témoigne de conditions de travail de plus en plus difficiles

Les quarante surveillants en poste ont décidé de débrayer ce jeudi 3 août au matin, après l'agression d'un de leur collègue mercredi.

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Coups, crachats, insultes… À la prison de Neuvic, les surveillants pénitentiaires sont à bout. En une semaine, quatre agents ont été agressés par des détenus, du jamais vu. Ils ont donc décidé de débrayer, jeudi 3 août au matin, pour protester contre des conditions de travail dégradées et interpeller leur direction. 

"Je vous avoue qu'en ce moment, le matin, on arrive et on se dit : 'qu'est-ce qui va encore se passer aujourd'hui ?' On le sent, l'ambiance est tendue."

Kévin Metge, secrétaire adjoint local FO pénitentiaire.

France 3 Aquitaine

 

Mercredi, un surveillant a été violemment attaqué. Il a reçu un coup de tête sur le crâne et des coups de poing, lui occasionnant trois jours d'ITT (incapacité totale de travail). Kévin Metge, du syndicat Force Ouvrière, réclame le transfert immédiat des détenus qui agressent des agents. 

"On dirait qu'on attend qu'ils passent à l'acte"

Le représentant syndical assure être de plus en plus souvent confronté à des détenus dangereux, qui, selon lui, n'ont rien à faire dans une prison comme celle-ci. L'établissement de Neuvic est un centre de détention, c'est-à-dire qu'il "accueille des détenus présentant les meilleures perspectives de réinsertion sociale", selon le site officiel vie-publique.fr

"Nous avons des profils psy, des profils dangereux, on les envoie à Neuvic parce que toutes les prisons sont pleines mais notre structure n'est pas du tout adaptée." 

Kévin Metge, secrétaire adjoint local FO pénitentiaire

"Nous n'avons pas de quartier spécifique pour ces profils donc ils sont noyés dans la masse, on sait qu'ils sont dangereux et on dirait qu'on attend qu'ils passent à l'acte", poursuit l'élu syndical. Il plaide pour qu'ils soient envoyés vers des structures plus adaptées. 

En Nouvelle-Aquitaine, la surpopulation moyenne dans les maisons d'arrêt et centres pénitentiaires est de 146,9%, c'est légèrement au-dessus de la tendance française. 

Drogue au sein de la prison

Une situation empirée par le trafic de drogue au sein de l'établissement. "On trouve des drogues de plus en plus dures, avant les stupéfiants étaient projetés depuis l'autoroute, maintenant les détenus se font livrer par drones la nuit", se désole Kévin Metge.

Sur les quarante agents en poste ce jeudi, tous ont suivi le mouvement. Et sont déjà prêts à recommencer, car selon eux, la situation est urgente. Au premier janvier, ils devront, en plus de leurs autres missions, prendre en charge les transports de détenus. "On manque de personnel, on nous rajoute des missions", conclue Kevin Metge, amer. 

À l'heure où nous écrivons cet article, la direction de l'établissement n'a pas encore répondu à notre sollicitation. 

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