La décision d'Emmanuel Macron de dissoudre l'Assemblée nationale a généré une réorganisation des politiques, des administrations, mais également des imprimeurs, qui ont dû faire face. Il s'agit de tenir les délais de fabrication des matériels de campagne
L'annonce de la dissolution a semé la panique dans le monde politique, mais aussi dans celui des imprimeries. "Le dimanche soir, quand j'ai entendu la dissolution, on s'est dit 'In-croy-able' ", raconte Jérôme Gabuteau, imprimeur à Périgueux.
Eric Pedegai, également imprimeur à Neuvic-sur-l'Isle se montre un peu plus cash : "notre bon président nous a mis, un peu tout le monde, dans la merde!", assure-t-il dans un sourire. Mais les réflexes professionnels ont repris le dessus : dès dimanche, il a fallu s'assurer de ne manquer ni de matière première, ni de main-d’œuvre.
Des centaines de milliers de bulletins à imprimer
L'imprimerie de Périgueux travaillepour le Nouveau Front Populaire. Celle de Neuvic, pour les candidats de la majorité présidentielle. Chacune de ces entreprises a dû très rapidement s'organiser pour imprimer des centaines de milliers de bulletins de vote et de professions de foi. Depuis, le bruit des rotatives rythme la journée.
Les imprimeurs périgourdins ont commencé à faire tourner leurs machines vendredi 14 juin, pour une livraison mardi 18. Avec évidemment quelques aléas de dernière minute.
Samedi on a dû arrêter. On avait la matière première, on avait le personnel, le matériel... Mais il nous manquait des éléments des candidats pour continuer la production.
Jean-Christophe CouturierConducteur de presse offset
À livrer pour mardi soir
Tenir les délais, ça veut parfois dire faire passer le travail, la mission avant les temps de repos. Ici, exceptionnellement, le week-end n'a pas été chômé. C'est une évidence pour Jean-Christophe Couturier, conducteur de presse offset. "On est habitués à travailler un peu dans l'urgence".
En cette période printanière, habituellement, les impressions concernent la vie culturelle où les bulletins municipaux. Ces nouvelles commandes sont venues s'ajouter à cette charge de travail. "On n'a pas le choix en fait. Il faut être à la disposition de notre employeur pour sortir le travail".
Il y a le client habituel à contenter et puis ceux qui appellent en urgence, parfois de loin. "Des listes en Ardèche ou dans le Gard, je ne sais plus..." Bref des candidats en mal d'imprimeur qui commençaient à douter de pouvoir faire imprimer leurs documents.
Tout le monde est investi dans cette grande course contre-la-montre pour relever le défi et assurer la commande. "L'Etat nous impose de livrer tout ça au plus tard mardi soir 18 heures. Mais il n'y a pas que l'impression !" Mais une fois imprimés, les bulletins comme les professions de foi doivent encore être découpés et conditionnés dans des cartons. "Et il faut livrer ça à Bordeaux !" Et recommencer pour le deuxième tour du 7 juillet...
Malgré la surprise, les incertitudes et le stress, tout le monde devrait recevoir son courrier électoral en temps et heure dans la boîte aux lettres. De quoi pouvoir lire et choisir notre député et ainsi faire notre devoir de citoyen.