Trop de pluie, manque de soleil : la fraise de Dordogne est en retard face à la concurrence du sud

De mauvaises conditions météo retardent la production de la fraise IGP de Dordogne. La Gariguette, variété précoce, est en retard d'une dizaine de jours. Les producteurs attendent le retour du soleil.

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La traditionnelle fête de la fraise de Vergt est prévue pour le 12 mai prochain. En théorie du moins. D'ici à quelques jours, les fraisiculteurs de Dordogne devraient commencer la récolte pour une pleine saison de la fraise du Périgord devant s'étaler jusqu'à la mi-juin. Mais la belle ambassadrice du printemps se fait attendre. À commencer par la précoce Gariguette qui ouvre traditionnellement le bal, devant les Mara des Bois, Cirafine, Charlotte et Cléry.

Une pluie sans fin

La belle Périgourdine tarde à arriver à maturité, en raison d'une interminable saison des pluies et de nuits fraîches. Pendant ce temps, les producteurs du sud, sous des latitudes plus sèches, ont déjà pu commercialiser leurs fraises.

Fruits verts

"L'année dernière, à cette époque, on avait quelques fraises qui commençaient à être colorées, roses... on a bien dix jours de retard ! " se lamente Jean-Claude Roquecave. Le producteur de Notre-Dame de Sanilhac, près de Périgueux, contemple, un peu désemparé, les petits fruits encore verts, à peine sortis de leur fleur. Il en espère cinquante tonnes pour pouvoir les revendre comme chaque année à la Socave, la coopérative locale.

Faudrait pas que ça dure

Une coopérative qui guette, elle aussi, le baromètre. L'an dernier, à cette époque, elle avait déjà engrangé deux tonnes de fraises. "Si le mauvais temps dure comme ça, déjà, on va prendre du retard. Et ensuite, on va commencer à avoir des problèmes sanitaires sur les fraisiers, parce que l'humidité sur les fruits qui sont à maturation, ça commence à faire du botrytis, des fragilités pour le fruit", redoute Sylvain Dureux, le conseiller technique de la coopérative. 
Dans le département voisin du Lot-et-Garonne, où la récolte débute encore plus tôt, la récolte de gariguettes est déjà moitié moindre que l'an dernier. Vivement les beaux jours.

⇒ VIDEO : reportage de France 3 Périgords 

durée de la vidéo : 00h01mn45s
Pluie et froid, les fraises du Périgord sont en retard ! ©France 3 Périgords - Rachel Desmis & Florian Rouliès

Qualité plutôt que quantité

Depuis une dizaine d’années, l'Europe produit 1,2 million de tonnes de fraises par an. Derrière les leaders du marché, l'Espagne, la Pologne et l'Allemagne (plus des 2/3 de la production), la France vient au sixième rang européen, avec une production l'an dernier d'environ 73 800 tonnes pour 4 000 hectares. Les fraises hexagonales viennent pour plus d'un tiers du Sud-Ouest.

En Dordogne, on joue plus sur la qualité que la quantité. La fraise du Périgord est la première fraise européenne à avoir bénéficié d'une IGP, Indication Géographique Protégée, obtenue en 2004 et comme pour les autres productions agricoles de Dordogne, la filière tend de plus en plus vers le bio. Des fraises rouges, mais toujours plus vertes.

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