Octobre Rose débute ce dimanche 1ᵉʳ octobre. La Ligue contre le cancer multiplie la sensibilisation et les lieux d'accueil. L'opération de communication fonctionne, mais n'a toujours pas atteint son but : le dépistage généralisé.

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En Dordogne l'an dernier, la campagne d'Octobre Rose a donné lieu à 300 opérations à travers le département pour sensibiliser les femmes au dépistage du cancer du sein. Les initiatives se multiplient, et cette année une boutique éphémère dédiée va même ouvrir ses portes pour accueillir le public. La Ligue contre le cancer conserve les locaux de son association pour l'accueil des malades qui viennent y trouver des soins ou des ateliers gratuits. Huit mille soins sont dispensés chaque année dans le département. Pourtant, l'objectif principal, le dépistage généralisé, est encore loin d'être atteint.

Ça permet quand même d'être sécurisée et de savoir que tout va bien !

Magali Bordas, déléguée à la prévention de la Ligue contre le cancer de Dordogne

Dans ce département, moins de la moitié des femmes concernées se sont fait dépister : 44% pour être précis. "Alors qu'il y a quand même neuf cabinets de radiologie en Dordogne", déplore Katy Savignac, chargée de santé publique au centre départemental de dépistage du cancer. "Beaucoup de femmes encore ne répondent pas à l'invitation qui leur est faite de se faire dépister entre 50 et 74 ans", confirme Magali Bordas, déléguée à la prévention de la Ligue contre le cancer de Dordogne. 

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Octobre Rose, la Ligue contre le cancer ouvre une boutique éphémère en Dordogne où 300 manifestations ont eu lieu l'an dernier. Mais les dépistages sont toujours insuffisants ©France télévisions

Loin des objectifs souhaités

Les chiffres départementaux sont proches de ceux de la Nouvelle Aquitaine, 46%. Pour des résultats satisfaisants, l'Agence Régionale de Santé aimerait atteindre 70% de participation d'ici à 2025, ce qui permettrait de détecter près de 1000 cancers du sein supplémentaires.

Un renoncement aux causes multiples

En France, 1,3 million de femmes de 50 à 74 ans n'ont jamais participé à ce dépistage qui devrait se faire tous les deux ans, selon l'étude menée pour la Ligue contre le cancer rendue publique ce mardi 26 septembre. Les causes sont multiples et de mieux en mieux identifiées.

  • L'absence de symptômes est la première raison, évoquée par 34 % des femmes concernées. Attitude d'autant plus regrettable que le dépistage s'adresse précisément à des personnes qui ne présentent pas de symptômes apparents.
  • La crainte d'avoir mal freine 20 % des femmes interrogées. Le dépistage n'est certes pas totalement anodin, mais le désagrément est largement couvert par le bénéfice potentiel.
  • La crainte du résultat vient en troisième raison. 16 % des femmes préfèrent ignorer le risque plutôt que d'avoir à gérer un éventuel diagnostic positif et ses conséquences.
  • Viennent ensuite l'idée que le dépistage ne sert à rien, et la crainte de se dénuder devant un médecin par pudeur, conviction religieuse ou défiance envers le professionnel de santé.
  • Les conditions matérielles constituent aussi un obstacle. 10 % des femmes ne se faisant jamais dépister vivent dans des déserts médicaux, elles sont éloignées des centres de dépistage, redoutent les coûts de déplacement, ou sont victimes des difficultés à obtenir des consultations et/ou un suivi régulier.

Informer, encore et toujours

Autant de raisons qui justifient Octobre Rose selon les organisateurs. Le mois de la sensibilisation au cancer du sein (Breast Cancer Awareness Month) est né aux États-Unis en 1985 avant de se répandre dans le monde entier. Depuis, l'opération donne lieu à des manifestations les plus diverses pour sensibiliser et récolter des fonds pour la recherche. C'est le cas à Bordeaux où la 19ᵉ édition du Challenge du Ruban Rose a réuni 18 000 personnes l'an dernier.

Toujours plus visible, encore trop inaudible

Paradoxe : si depuis 38 ans la communication fonctionne exceptionnellement bien, des balles de foin enrubannées de plastique rose dans les campagnes aux petits rubans épinglés aux revers, en passant par les foules mobilisées, on est encore très loin de l'objectif de 70% de femmes concernées dépistées. Comme si Octobre Rose ne convainquait que ceux qui le sont déjà.

Au rayon des bonnes nouvelles, la mortalité tend tout de même à diminuer. Le dépistage organisé du cancer du sein existe depuis 2004 et aujourd'hui la maladie est détectée à 60% à un stade plus précoce. Or, détecté tôt, ce cancer est plus facile à traiter avec moins de risques de séquelles, un meilleur résultat thérapeutique et donc une augmentation des chances de guérison. Pris à temps, le cancer du sein est désormais guéri dans 90 % des cas.

Chiffres éloquents

En France, 1,3 million de femmes de 50 à 74 ans n’ont jamais participé à un dépistage, alors que le cancer du sein est le plus fréquent (33% des cancers féminins).

80% des cancers du sein se développent après 50 ans et l’âge médian du diagnostic est 64 ans. On estime qu’il y aura plus de 60 000 nouveaux cas de cancer du sein chez la femme cette année. Il a causé 12 100 décès en 2018.

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