Depuis le 2 novembre, la plupart des 1200 étudiants du campus Périgord ont cours à distance. Certains TD sont néanmoins maintenus. L'occasion de garder le lien avec les professeurs et les autres élèves.
Huit heures de cours par jour face à leur écran : les étudiants n'ont pas eu le choix. Ils ont du s'adapter à la crise sanitaire. Pour ce deuxième confinement, le gouvernement a laissé les établissements d'enseignement supérieur publics et privés ouverts mais l'ensemble des cours se font à distance. Charlotte est étudiante en génie chimique au campus Périgord à Périgueux. Chaque matin, elle s'astreint au même rituel : allumer son écran, rentrer son mot de passe. La routine s'est installée.
C'est comme ça depuis le retour des vacances de la Toussaint. Ca fait deux mois ? Un mois et demi ? Je ne sais plus depuis ! On perd un peu la notion du temps.
Charlotte entame sa journée par un cours de mathématique. L'étudiante, en deuxième année de génie chimique, suit les instructions sur le tableau virtuel, et répond au professeur par webcam interposée. Elle a du aménager un coin bureau chez elle.
Certains élèves ont du prendre un abonnement internet. Moi, avant le confinement je ne m’étais pas installée un vrai cadre de travail avec un bureau. J'ai du le faire pour travailler sur mon ordinateur.
Le gouvernement autorise une exception à l'enseignement à distance : "le caractère pratique de l'enseignement" impossible à distance "comme pour certains travaux pratiques". L'établissement doit alors s'organiser pour accueillir "une jauge limitée à 50 % de la capacité d'accueil théorique".
Au campus Périgord, ils sont quelques centaines seulement à en profiter dont Charlotte. Après ses cours à distance, elle s'est donc rendue à la faculté pour son TD de génie chimique. Ils sont 12 élèves répartis par petits groupes. La séance peut se dérouler dans le respect des règles sanitaires. Ces travaux pratiques sont importants dans leur cursus scolaire explique Valérie Guillet, Cheffe du département génie chimique :
Une colonne à distiller de plusieurs mètres de haut, c'est un peu compliqué dans un appartement. Pendant le premier confinement, on a tenu à continuer la formation. On leur a envoyé par vidéo ce qu’ils auraient du faire. Mais le fait de ne pas pratiqué, il y a des automatismes et des gestes qu’ils n’ont pas pu acquérir.
Pour les élèves, c'est aussi l'occasion de garder le contact avec les professeurs et les autres étudiants. "Ce qui manque quand on est à la maison, c'est cette interaction avec les profs. C'est bien, de les voir en TD. C’est sympa !" note Charlotte. Un échange appréciable pour ces étudiants dont certains sont éloignés de leur famille et de leur commune d'origine comme Emma :
Je ne suis pas rentrée chez moi depuis un certain temps. Ça fait du bien de revenir ici, de voir du monde, les profs aussi.
La date de reprise des cours en présentiel n'est pas encore arrêtée. Dans son allocution du 24 novembre dernier, le chef de l'Etat avait évoqué un retour dans les universités début février. Mais face à la colère des enseignants, le Premier ministre a confié à Frédérique Vidal, ministre de l'enseignement supérieur la mission d'engager les concertations pour une reprise progressive des enseignements en présentiel à partir du 04 janvier, mais le site du ministère précise bien "si la situation sanitaire le permet".