Ce samedi matin à Périgueux, une cinquantaine de personnes ont répondu à l'appel de l'association Femmes solidaires 24 pour dénoncer l'inaction de la justice après le 76e féminicide de l'année.
Les violences conjugales ne peuvent plus rester impunies. C'est le message qu'a voulu envoyer l'association Femmes solidaires 24 en appelant au rassemblement ce samedi matin à Périgueux. Une cinquantaine de personnes ont répondu à son appel place Saint-Louis, pour honorer la mémoire d'une résidente de Boulazac, tuée par son conjoint d'une vingtaine de coups de couteau le mardi 30 août.
Par le passé, la victime de 52 ans avait déjà porté plainte après avoir subi des violences, sans que son conjoint ne soit inquiété par la justice. C'est précisément ce que souhaite dénoncer le collectif féministe. "Cela arrive très fréquemment, je dirais même que c’est la plupart des cas, rappelle Pascaline Dupuy, membre de l'association. Il y a des plaintes déposées mais il n’y a pas de suites, ou seulement des sursis ou des peines mineures. La police et la justice manquent clairement de moyens. Même avec la meilleure volonté, c’est impossible de traiter correctement le nombre de plaintes déposées. Il y a plus de 220 000 femmes par an touchées par le problème de violences conjugales."
Les moyens, noeud du problème ?
Un avis partagé par Pascale Martin, militante féministe et députée LFI de la première circonscription de Dordogne : "Il faut vraiment que les personnels soient formés. J'ai eu le témoignage d’un policier qui me disait être formé derrière un ordinateur pendant deux heures. Je considère que ce n'est pas de la formation. La formation, c'est de la confrontation, de la mise en situation. La NUPES réclame un milliard d'euros, comme cela a été fait en Espagne. Il faut de l’argent, il faut des moyens humains. "
Autre axe de travail : l'éducation. "Il faut dire aux petits garçons qu’ils ne sont pas obligés d'être forts et virils pour trouver leur place dans la société, et aux petites filles qu'elles ne sont pas obligées d’être fragiles et faibles et se taire, poursuit Pascale Martin. Ce n'est pas entendable. Il faut vraiment éduquer nos enfants à ces questions d’égalité entre les filles et les garçons, et plus tard entre les femmes et les hommes."
Ce vendredi à l'occasion du troisième anniversaire du Grenelle des violences conjugales, la Première ministre Elisabeth Borne a annoncé la création d’une mission parlementaire afin de travailler sur la mise en place de juridictions spécialisées. Le mari de la victime, lui, a été mis en examen pour homicide volontaire par conjoint et placé en détention provisoire. Il encourt la réclusion criminelle à perpétuité.