Après les orages de grêle dans le Ribéracois, les agriculteurs touchés reçoivent en ce moment l'aide exceptionnelle promise par l'Etat. Mais pour eux, le compte n’y est pas.
Les orages de grêle qui ont touché la Dordogne le 20 juin 2022 ont été dévastateurs notamment dans le monde agricole. Certains cultivateurs ayant perdu la totalité de leur production dans le secteur de Ribérac. Cinq mois plus tard, la plaie est toujours ouverte et les indemnisations ne sont pas à la hauteur des attentes.
Comme pour Jean-Paul Morillère, éleveur à Vanxains. Les toits de ses hangars ne sont toujours pas réparés. Il vient de percevoir 11.000 euros pour les pertes en nourriture, en paille et en chiffre d’affaires. Une somme qu’il juge insuffisante au regard de l’argent investi depuis le passage des intempéries. "J’appelle ça, une mesurette" dit-il un peu désabusé.
Car la somme ne couvre pas toutes les dépenses. Elles ont été multiples, comme l’achat de bâches pour protéger les bâtiments dont il ne reste plus rien aujourd’hui. Pour faire face, il a dû vendre 20% du troupeau. Il attend désormais d’être indemnisé pour le bâti.
Mais pour l’Etat, la balle est maintenant dans le camp des assureurs. "La grêle étant assurable, c’est d’abord et avant tout aux assurances de payer" rappelle le préfet de Dordogne. Et Jean-Sébastien Lamontagne de préciser que la profession a bénéficié de mesures localement mises en place comme des exonérations de taxes foncières sur les propriétés bâties (2,7 millions d’euros en Dordogne) ou la prise en charge des cotisations dues à la mutualité sociale agricole.
Au total, l’Etat va verser 1,74 million d’euros aux 187 exploitants agricoles victimes des intempéries. Les sommes vont de 5.000 euros à 17.000 euros. Davantage pour les GAEC. Selon le nombre d’associés, le montant peut atteindre jusqu’à 39.000 euros par exploitation. Le paiement doit s’achever début décembre.