Son absence inattendue au procès n'aura pas plaidé en sa faveur. Une peine particulièrement sévère a été prononcée à l'encontre du sexologue périgourdin accusé de viols.
Trois longs jours de procès en cours d'assises auxquels le principal intéressé, Lionel Agullo, 63 ans, n'aura pas participé. Il aurait dû comparaître libre sous contrôle judiciaire, mais jusqu'au dernier jour il ne se sera pas présenté face à ses juges. Les magistrat ont donc procédé dans le cadre d'un jugement "par défaut criminel" et en l'absence de jurés.
Réquisitoire sans pitié
Son absence n'aura visiblement pas pesé en sa faveur. Le procès débuté lundi s'est achevé ce mercredi par un réquisitoire particulièrement sévère à son encontre de la part de Mehdi Zouabi, le procureur de la République.
6 ans de prison
Sept ans d'emprisonnement assortis d'une demande de mandat d'arrêt et d'une interdiction d'exercer une quelconque activité de sexologue, psycho-énergéticien ou hypnothérapeute, c'est la peine qu'avait demandée le procureur, en insistant sur la relation toxique instituée par le thérapeute avec ses patientes.
Un réquisitoire légèrement tempéré par les juges qui ont préféré condamner l'homme à 6 ans de prison pour viol et détention d'images pornographiques de mineurs, ainsi qu'à l'interdiction d'exercer en tant que thérapeute ou assimilé. Lionel Agullo fait d'autre part l'objet d'un mandat d'arrêt et d'une inscription au fichier des délinquants sexuels.
Un appel toujours possible
Lionel Agullo peut désormais faire appel de ce jugement en cours d'assises s'il le souhaite et surtout s'il réapparaît. Car depuis le début du procès et jusqu'à maintenant, le sexagénaire n'a plus donné signe de vie.
Dépendance
Selon le procureur, l'approche utilisée par le sexothérapeute aurait mis les femmes en état de dépendance face à son emprise, au point qu'elles se sont tues et sont retournées à de multiples reprises chez l'homme, malgré les attouchements. Un "comportement de gourou", ajoutera-t-il.
Et le procureur de souligner que les victimes étaient généralement des femmes jeunes et vulnérables.
Mettre un terme à l'histoire
Pour la jeune femme de 34 ans qui s'est portée partie civile comme pour les autres anciennes patientes venues témoigner, ce procès était l'occasion de terminer une histoire. Deux d'entre elles avaient déjà porté plainte, l'une pour agression sexuelle en 2008 et l'autre pour viol en 2014. La première affaire avait abouti à un non-lieu, l'autre avait été frappée de prescription.
Dérive
Toutes décrivent ces mêmes dérives qui, partant de séances de thérapie débouchaient sur des séances à caractère sexuel sans qu'elles aient la force et la prise de conscience nécessaire pour s'en détacher.