Une centrale à bitume inquiète les riverains d'une commune rurale du périgord noir

Pollution sonore, vibrations, risque d'émanation de fumées nocives, risque de pollution des eaux..les riverains de la future centrale à bitume de Thenon ne veulent pas que leur vie devienne un cauchemar. Si près d'un site natura 2000. Une plainte a été déposée pour mise en danger de la vie d'autrui

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"Dans la procédure d'autorisation il était bien précisé que la population serait impliquée dans les contrôles. Or il n'y a pas de contrôles, pas de finalisation du chantier, l'entreprise fait un peu ce qu'elle veut et ça on ne peut pas l'accepter" dénonce Jean-Michel Prévost, un riverain de la future centrale qui doit produire entre 200 et 1000 tonnes de bitume par jour.

L'activité a démarré alors que le chantier de ce site soumis au code l'environnement n'est pas terminé

Il s'est aperçu de la mise en service du site vers la fin mars sans que personne ne soit prévenu. "Pourtant le site n'est pas en règle vis à vis des normes de sécurité et de protection de l'environnement" s'inquiète Claudine Pialat, membre de l'Acapec, une association locale de défense de l'environnement.

La centrale a l'autorisation de produire entre 40 000 et 100 000 tonnes de bitume par an. Les riverains redoutent une montée en puissance au fil des années pour arriver à 250 000 tonnes. © Camille Michelland/F3 Périgord

 

"Je vois la cheminée depuis chez moi. Ils nous avaient dit qu'elle s'élèverait à 18 mètres pour une meilleure diffusion des fumées et il n'en est rien, elle fait pas 18 mètres. Et puis les sols n'ont pas encore été étanchéifiés alors que la production a commencé"

Jean-Michel Prévost - riverain de la centrale

 

Entouré d'une trentaine de militants, Jean-Michel Prévost est allé déposer une plainte à la gendarmerie de Thenon ce matin. 

 

La plainte pour mise en danger d'autrui déposée par Jean-Michel Prévost à la gendarmerie de Thenon le 8 avril 2021, une quinzaine de jours après la mise en service de la centrale © C.Michelland/F3Périgord

 

 

Une plainte pour "mise en danger de la vie d'autrui avec risque immédiat de mort ou d'infirmité par violation manifestement délibérée de sécurité et de prudence"

 

Une centrale géante ? 

 

Cela fait plus d'un an que les riverains alertent les autorités sur les risques encourus comme nous le relations dans cet article de janvier 2020.

 

Ils ont déposé plusieurs recours espérant faire annuler le chantier en vain pour l'instant. 

"J'espère que les autorités vont s'emparer enfin du dossier et prendre des décisions qui obligeront l'entreprise à s'installer ailleurs que dans cette zone naturelle, tout près d'un site natura 2000". Pour Jean-Michel Prévost comme pour l'Acapec, il existe déjà de nombreux sites de production de bitume en périgord. "Il n'y a pas besoin de celui-là" plaident-ils, "à moins de vouloir regrouper plusieurs sites en un seul et en faire une grosse unité de production, c'est ce que nous pressentons. Cela provoquerait des dégâts considérables en terme de santé publique et d'environnement".

L'arrêté préfectoral qui autorise l'implatation à Thenon stipule que l'entreprise de Travaux Publics Lagarde & Laronze devra surveiller les rejets dans l'air et dans l'eau. Cette centrale d’enrobage à chaud de matériaux routiers a dû s'enregistrer au titre des installations classées pour la protection de l’environnement (ICPE). A ce titre, elle est soumise aux règles du Code de l’environnement.

Rejets garantis "conformes à la réglementation"

Implantée dans la zone d'activité du Rousset, à 1,5 km du centre de Thenon et à 2,5 km du site natura 2000 des grottes d'Azerat, la société exploitante assure que les émanations d'odeurs seront "limitées et occasionnelles", que les vibrations seront imperceptibles des riverains, et que les rejets dans l’air ,"rejets gazeux", seront "garantis conformes à la réglementation".

Sur les 4 hectares du site seront notamment implantés une cuve aérienne de gaz propane de 12,5 tonnes, un silo de stockage d’enrobé de 70 tonnes, deux stockages de bitume de 75 tonnes  et une cuve de stockage de carburant de 2 tonnes.

Voir le reportage de Laura Brunet et Camille Michelland :

 

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