Sept cent euros, c'est le montant de l'amende que le maire de Rouffignac-de-Sigoulès veut désormais infliger aux auteurs de dépôts d'ordures sauvages sur sa commune. Des ordures qui viennent parfois de ses administrés, et souvent d'ailleurs.
Il n'en peut plus, Alain Castang. Comme si les incivilités locales ne suffisaient pas, il doit aussi faire face à celles du voisinage. Et preuves à l'appui, il montre les séchoirs à linge cassés, les armoires à pharmacies défoncées, les sacs d'ordures éventrés sur le sol, les bouteilles, sacs de fast-food et autres immondices qui émaillent sa jolie petite commune de 300 habitants entre Bergerac et Eymet. Des déchets qu'il retrouve aussi bien à côté des bacs d'ordures, que sur une aire d'arrêt en bordure de la Départementale 933. Un point noir qui lui coûte des heures de cantonnier et deux camions pleins de poubelles à chaque nettoyage.
Il passe entre 5 et 12 000 véhicules par jour. La problématique, c'est que du Lot-et-Garonne, les gens qui viennent travailler à Bergerac ou qui vont à Bergerac, ben, ils chargent leur sac d'ordures dans la voiture.
Alain Castang, maire de Rouffignac-de-Sigoulèsà France 3 Périgords
Pris la main dans le sac-poubelle
Alors, Monsieur le maire sort l'artillerie lourde. Contraventions massives et appel à la vigilance citoyenne, pour ne pas dire délation. Les riverains sont invités à relever les plaques d'immatriculation des fournisseurs d'immondices. En cas d'infraction avérée, avec le concours de la gendarmerie ou de la Procureure de la République, ce sera 700 euros d'amende, le maximum prévu par la loi étant de 750 euros.
Ça risque de s'aggraver
Alain Castang aimerait aussi la création d'un poste d'agent de police intercommunal pour veiller au retour de l'ordre et de la propreté dans la commune. Ce ne sera sans doute pas du luxe. Le village n'est pas encore passé à la redevance incitative qui prévoit de surtaxer les excédents d'ordures. Les 13 poubelles publiques se réduiront alors à 4 points d'apport volontaires uniquement accessibles par carte. Un système qui à certains endroits a déjà incité les citoyens les moins scrupuleux au dépôt sauvage.