Le Défi de janvier, ou "Dry january", consiste à réduire voire entièrement à arrêter sa consommation d'alcool pendant un mois. Un bon moyen de découvrir la place de l'alcool dans nos vies.
Après le mois sans tabac, en novembre, c'est au tour du "mois sans alcool". Une trentaine d'associations ont lancé ce "Dry january" ou janvier sec, pour alerter sur la consommation d'alcool des Français. Et à Bordeaux, haut-lieu de la viticulture, la chose n'est pas aisée.
"Je décide pour moi, c'est un équilibre", explique un Bordelais.
En France, l'alcool tue 45 000 personnes par an, contre 78 000 pour le tabac. Des chiffres qui ont poussé les associations à lancer cette opération.
#DryJanuary jour 1, grenadine. pic.twitter.com/YiKFqZ30BM
— RAPH (@Harcyah) January 2, 2020
Bordeaux et son vin
Véritable plaisir épicurien, l'alcool ne risque pas de fuir les tables bordelaises.
"Il faut que ça reste un plaisir, un événement", rappelle une cliente d'un restaurant bordelais.
Donc avec le #DryJanuary, si je comprends bien, la prochaine #JeudiBeuverie que je fais, je suis le seul avec ma pinte de bière ...? pic.twitter.com/3PXJu2CdN5
— FrancoisBdx33 (@francoisbdx33) January 1, 2020
En novembre, les alcooliers s'étaient dressés contre cette mesure. Suite à cette mobilisation, le gouvernement s'était désolidarisé de l'opération.
"Le mois sans alcool impacterait notre chiffre d'affaire. On aurait beaucoup moins de monde à 18h", détaille Maxime Dugal, un serveur bordelais.
Faire une pause
Gérer sa consommation, voir la place que prend l'alcool dans nos vies, c'est l'objectif recherché par ces associations.
"Nous n'appelons pas à l'abstinence. Nous proposons juste une pause pour voir si l'alcool n'a pas une place trop importante dans nos vies", explique Philippe Dauzan, directeur de l'association nationale de prévention en alcoologie et addictologie.
Plusieurs critères entrent en compte pour évaluer l'addiction à l'alcool. Il y en aurait onze, selon une dernière étude du DSM5, de 2013.
" Il y a par exemple, la perte de controle, la tolérance, le besoin irrépréssible de consommer... Selon le cas de la personne, on déifnit une addiction, modérée, faible ou forte", énumère Christelle Mazéas, médecin addictologue.
Pour les spécialistes, la détection passe par une introspection avec cette question : "puis-je m'arrêter de boire quelques jours de suite ?". Si les facteurs d'addiction sont multiples, ils sont cependant rapidement identifiables. Pour la médecin, "on conseille aux gens de ne consommer que dix verres par semaine".
Et si les conséquences de l'alcool sont connus, les bienfaits de son arrêt le sont beaucoup moins. "En quelques semaines, voire quelques jours, le corps ressent moins de fatigue, on a une meilleure qualité de sommeil et voire une meilleure qualité de peau", assure Christelle Mazéas.